9 septembre 2021 : 73e année de la fondation de la République Populaire Démocratique de Corée


Bulletin d’Information
Délégation Générale de la République Populaire Démocratique de Corée en France
Paris, le 7 septembre 2021 (Juche 110)
A l’occasion du 73e anniversaire de la fondation de la République populaire démocratique de Corée

Les hauts faits du Président Kim Il Sung en matière de fondation de l’Etat

Kim Il Sung et la Corée socialiste

Kim Jong Un, Dirigeant charismatique

Une force d’existence mystérieuse

Les hauts faits du Président Kim Il Sung en matière de fondation de l’Etat
Le 9 septembre, c’est le jour de la fondation de la RPDC (1948).
En libérant la Corée, le Président Kim Il Sung (1912-1994) a préparé une base pour l’édification d’un Etat indépendant.
La naissance de la RPDC a débuté, peut-on dire, par la libération du pays de l’occupation militaire japonaise (1905-1945) à la première moitié du siècle dernier.
Engagé dans la voie de la révolution à l’âge de moins de 15 ans avec l’ambition de recouvrer la souveraineté de la Corée, Kim Il Sung a proposé d’achever l’oeuvre de libération nationale au moyen d’une lutte armée fondée sur ses propres forces. Et il a organisé l’Armée de guérilla populaire antijaponaise pour déclarer la guerre au Japon impérialiste.
Au bout de la dure lutte armée de plus de 15 ans, il a triomphé de l’impérialisme japonais et libéré la Corée (le 15 août 1945) en affrontant l’ennemi redoutable armé jusqu’aux dents et sans être soutenu par un Etat comme arrière ni par une armée régulière.
Ainsi, la domination militaire japonaise a pris fin, et la voie est ouverte pour l’édification d’une patrie nouvelle.
Kim Il Sung a avancé une pensée et une théorie originales en matière d’édification de l’Etat et les matérialisées pour construire un pays du peuple.
Très à cheval sur la position indépendante sans se laisser enchaîner par les théories préétablies et les expériences étrangères, il a frayé le chemin de l’édification d’un pouvoir populaire appelé à défendre et à réaliser les intérêts des masses populaires de différentes couches sociales, notamment ouvriers, paysans et intellectuels.
S’appuyant sur l’expérience et la tradition qu’il avait accumulées en établissant tôt un gouvernement populaire révolutionnaire dans les bases de guérilla à l’époque de la lutte armée antijaponaise, il n’a pas tardé à instaurer un pouvoir populaire après la Libération. Ainsi, ont été constitués le Comité populaire provisoire de Corée du Nord et le Comité populaire de Corée du Nord respectivement en février 1946 et en février 1947.
Enfin, c’est le 9 septembre 1948 qu’a vu le jour la RPDC.
Kim Il Sung a préparé des assises politique, militaire et économique pour assurer la prospérité éternelle de la RPDC.
Ayant tôt mis au point les idées du Juche qu’il a érigées en la doctrine directrice de la République, il a su réaliser l’unité et la cohésion des masses laborieuses, assurant ainsi la solidité de la base politique et idéologique de la République.
Considérant invariablement le renforcement du potentiel de défense nationale comme une affaire majeure décidant du sort et de l’avenir de l’Etat, il s’est investi en toute priorité dans le développement de l’armée et de l’industrie de guerre. Sans ses hauts faits accomplis pour le renforcement du potentiel de défense nationale, le fait serait inimaginable que l’Armée populaire de Corée soit parfaitement préparée sur les plans politique, idéologique, militaire et technique et dotée d’une puissante capacité d’action telle que nul n’ose le défier.
Tout conscient de la valeur d’une économie indépendante déjà dès le début de l’édification nationale, il a proposé de construire une économie nationale indépendante pour s’employer inlassablement à réaliser cette tâche en repoussant la séduction et la pression des puissances. Grâce à sa solide économie indépendante préparée par lui, la RPDC a pu jusqu’à ce jour demeurer invulnérable à toutes les fluctuations économiques mondiales. La progression vigoureuse actuelle de la RPDC vers une puissance socialiste est impensable sans les solides assises de cette économie indépendante.


Kim Il Sung et la Corée socialiste
La RPDC vient de célébrer le 73e anniversaire de sa création.
Un coup d’oeil sur son histoire couvrant 70 années suffit pour se faire une idée de la grandeur des exploits accomplis par Kim Il Sung pour l’avenir de la Corée socialiste d’à présent.
Kim Il Sung est le père du Parti, de l’Etat et de l’armée de la RPDC.
Il s’est engagé dans la carrière révolutionnaire, alors que le pays était sous l’occupation japonaise, a tracé une ligne de conduite consistant à libérer le pays par les forces des Coréens mêmes. On lui doit d’avoir rallié les Coréens, d’avoir ainsi anéanti l’occupant japonais et d’avoir enfin libéré (en août 1945) le pays au bout de 15 années d’une lutte armée.
On lui doit également d’avoir créé le Parti du travail de Corée(PTC), guide de la société de la RPDC. C’est depuis l’époque de la lutte révolutionnaire contre l’occupant japonais qu’il avait activé les préparatifs de création du Parti. Il avait toujours insisté sur la nécessité de mettre sur pied d’abord les structures de base du futur Parti, d’étendre et consolider les bases de masse du Parti avant de proclamer enfin la création du CC du Parti.
Ainsi, le PTC fut fondé en octobre 1945, soit moins de deux mois après la libération du pays.
Depuis, sous la direction de Kim Il Sung, le PTC a rempli avec satisfaction le rôle d’organisateur et de guide de toutes les victoires du peuple coréen.
Au lendemain de la libération du pays, Kim Il Sung a tracé la voie de la démocratie non soviétique ni américaine, mais coréenne, a mis en vigueur coup sur coup des réformes démocratiques dont la réforme agraire, jetant ainsi de solides bases pour la création d’un Etat. Sous la direction de Kim Il Sung, en septembre 1948, fut enfin créée la RPDC, premier Etat démocratique populaire de l’Orient.
Kim Il Sung a renforcé l’armée révolutionnaire populaire coréenne, — qui, à l’époque de la lutte armée contre l’occupant japonais, fut une force armée révolutionnaire active permanente — en une force armée régulière, créant ainsi l’Armée populaire de Corée.
Kim Il Sung a tracé une voie éternelle à suivre pour le développement de l’Etat.
Les idées du Juche sont, peut-on affirmer, ses idées politiques de toute une vie. Alors que divisé en deux camps oriental et occidental, le monde entrait en une confrontation politique et militaire acharnée, Kim Il Sung a choisi de suivre la voie socialiste, mais jamais il ne s’est mis à la remorque de l’Union soviétique. En se guidant sur les idées du Juche, il a maintenu invariablement une attitude de principe, a suivi toujours une ligne d’indépendance.
Toujours sous sa direction, la RPDC a guidé la cause d’émancipation du monde, a ainsi apporté une grande contribution à faire du 20e siècle une époque d’émancipation.
La souveraineté en matière politique, l’indépendance économique et d’autodéfense en matière de sécurité nationale sont, peut-on affirmer, les principales idées déterminant le mode de développement de la RPDC.
Kim Il Sung a refusé d’adhérer au Comecon (Conseil d’assistance économique mutuelle) comme les autres Etats socialistes mais a choisi d’édifier une économie nationale indépendante. En dirigeant le peuple coréen, Kim Il Sung a refoulé avec succès l’invasion armée des forces coalisées impérialistes, a ainsi remporté une grande victoire dans la guerre de Corée (1950-1953). Sous sa direction, l’Etat a construit par lui-même une puissante industrie de guerre et a renforcé l’Armée populaire de Corée en une armée révolutionnaire invincible. Ainsi, la capacité de défense du pays a été consolidée jusqu’à être inexpugnable.
Si, lorsque l’URSS et les autres Etats socialistes d’Europe de l’Est s’écroulaient coup sur coup, la RPDC a su suivre toujours inébranlable la voie qu’elle avait choisie, en portant bien haut le drapeau socialiste, elle le doit exclusivement à la ligne d’indépendance tracée par Kim Il Sung.
On doit également à Kim Il Sung d’avoir planté un régime socialiste axé sur les masses populaires et d’avoir ainsi jeté de solides bases pour le bonheur du peuple. Il a érigé le peuple en maître de tout et a fait tout mettre à son service. Toujours sous la direction du Président Kim Il Sung, l’Etat a assuré sous son entière responsabilité au peuple la nourriture, l’habillement et le logement et établi un système de soins médicaux gratuits et celui d’enseignement gratuit.
Kim Il Sung a également veillé à ce que l’Etat étendit et renforçât sans cesse des mesures socialistes pour le peuple et abolît une fois pour toutes le premier dans le monde la fiscalité.
On doit également à Kim Il Sung d’avoir réalisé une unité monolithique entre le Leader, le Parti et les masses populaires et d’avoir ainsi donné au socialisme axé sur les masses populaires une vitalité éternelle.
En poursuivant sans cesse sa tournée d’inspections, il a passé toujours son temps auprès des gens du peuple en s’entretenant à coeur ouvert avec eux, s’enquérant souvent à la place de leurs parents de leur conditions de vie et les mettant au courant des moyens pour mener une vie plus aisée. En effet, il a fait tout son possible pour le peuple. Voilà bien pourquoi, les Coréens sont restés toujours fidèles à lui en voyant en lui leur père affectueux. Ainsi, en RPDC, une unité monolithique a été implantée, solide, entre le Leader et le peuple, unité jamais vue dans le monde entier.
Pour la Corée socialiste, Kim Il Sung est son éternel Leader.
Kim Jong Un, Dirigeant charismatique
Bon nombre de gens du monde affirment que Kim Jong Un, Président des affaires d’Etat de la RPDC, est un grand homme qui force l’admiration de tout le monde.


Le Dirigeant aimé de son peuple

Le peuple coréen appelle Kim Jong Un «notre Dirigeant», «son Dirigeant aimé».
Partout où il se rend, les gens lui réservent un accueil enthousiaste et s’attachent à qui mieux mieux, en proie à une forte émotion, au pan de son habit.
La vénération du peuple coréen pour son Dirigeant fonde sur les nobles qualités morales et sa politique de bienfaisance.
Cela est redevable à ses nobles vertus et à sa politique de bienfaisance qui consiste à mettre tout au service du peuple.
Ses activités politiques visent toujours à réaliser les rêves et les aspirations de son peuple.
Un dévouement absolu pour le peuple! Privilégier les intérêts du peuple!
Ces recommandations qu’il réitère sont imprégnées de son amour sans bornes pour le peuple.
Il se considère appelé à servir le peuple.
Les photos qu’il a prises avec des gens du commun suffisent pour en témoigner.
Ses photos prises au cours de son inspection, notamment celles où il a daigné poser avec des personnes dans un entrepôt emplis d’odeur de poisson ou assis sur un amas de pommes de terre, ou entouré d’enfants des écoles maternelles, sont introuvables dans les albums des chefs d’Etat d’autres pays.
Le Dirigeant qui s’attire l’attention du monde
La catastrophe due au COVID-19 qui s’est, depuis le début du 2020, propagé mondialement à une vitesse vertigineuse a fait tourner encore l’attention du monde vers le Président Kim Jong Un.
Kim Jong Un, pénétrant, à la fin du mois de janvier dernier, la gravité des conséquences de la propagation de l’épidémie en question, a veillé à ce que l’Etat prenne sans délai d’urgentes mesures de prévention décisives et universelles.
C’était l’époque où l’OMS n’a pas encore proclamé l’état d’urgence internationale. Par contre, la RPDC a été le premier pays à mettre en vigueur un système d’urgence anti-épidémique de l’Etat de sorte que celui-ci concentre tous ses efforts sur la prévention de l’épidémie. Le dernier exemple bâti par la RPDC au niveau de la prévention du COVID-19 a fait ressentir davantage à la société internationale la prévoyance de Kim Jong Un et la sagesse de sa direction.
Une force d’existence mystérieuse
La RPDC est un pays peu étendu avec sa population peu nombreuse.
Durant des dizaines d’années, elle est en proie aux blocus économiques des forces hostiles. En dépit d’épreuves si dures que d’autres pays ne pourraient jamais tenir, elle y survit bien sûr, mais encore elle avance de pied ferme pour atteindre un objectif ambitieux de l’édification d’une puissance socialiste.
Comment expliquer cette capacité à exister impénétrable ?
Les analystes trouvent la réponse à cette question dans la force morale irréductible des Coréens. Autrefois, les anciens partisans coréens, sans être soutenus par l’arrière qu’est l’Etat ni par l’aide d’une armée régulière, ont mené une résistance contre les troupes japonaises fortes d’un million d’hommes pour en venir à accéder à l’indépendance nationale. Après la Libération aussi, elle a réussi à édifier une nouvelle société sans aide extérieure.
Des trois années de la guerre de Corée dans les années 1950, la guerre la plus âpre qui soit de l’histoire des conflits du monde ainsi que de la reconstruction d’après-guerre entreprise à partir de rien, elle a su en sortir victorieuse au point qu’elle a fait honneur à sa dignité comme un pays héroïque. A la fin du siècle dernier, alors que l’on assistait à la chute simultanée des pays socialistes d’Europe orientale, et que les forces alliées impérialistes resserraient leur encerclement contre elle pour l’isoler et l’étouffer, elle n’a nullement abandonné la voie du socialisme choisie par elle-même.
Grâce à cette force morale, même en ce moment, elle avance en franchissant d’innombrables difficultés et érige des créations monumentales à l’étonnement du monde. Tout convaincue de la justesse et de la pertinence de sa cause, elle a proclamé, en décembre de l’année passée, une percée de front visant à faire face aux défis des forces hostiles contre elle, leur assenant un coup cuisant et ouvrant une voie à l’édification d’une puissance socialiste. Sauvegarder la dignité nationale et triompher de l’impérialisme en parvenant à tout prix à une puissance et à une prospérité en toute indépendance, telle est la conviction de la RPDC.
Nul au monde ne peut l’emporter sur un pays fort de sa force morale.
L’autre facteur qui explique la capacité à exister de la RPDC réside dans son puissant potentiel d’économie indépendante. Le monde compte un bon nombre de pays qui souffrent de la dépendance et des fluctuations économiques.
Néanmoins, introuvables sont de tels phénomènes en Corée.
De tout temps, elle fait de la confiance en soi une façon de vivre traditionnelle.
Depuis le début de son édification nationale, elle a tendu à construire une économie indépendante propre à lui permettre de réussir par ses propres forces et a mis des dizaines d’années à en jeter des assises.
Pour elle dotée d’un tel puissant potentiel, le blocus des forces hostiles, quelque atroce qu’il soit, ne peut faire son effet escompté.
Elle recourt à ses matières premières, à ses ressources et à son personnel scientifique et technique pour accélérer son développement économique.
Les machines et équipements de technologie de pointe fabriqués par ses propres forces et les rangs de ses scientifiques et techniciens impulsent son développement économique. Ces derniers temps, les créations monumentales dignes d’être vantées au monde, qu’elle en est venue à ériger même dans le dur blocus, telles que la ville de Samjiyon moderne aménagée à la région septentrionale, la station thermale de villégiature de Yangdok à la région centrale, la ferme de culture légumière en serres et la pépinière de Jungphyong à la région nord-est, attirent l’attention particulière de la communauté internationale.
Ayant accru par tous les moyens son potentiel d’autodéfense, elle s’est érigée en une puissance militaire d’ordre mondial et neutralise les défis militaires des forces hostiles au moyen de sa puissante force de dissuasion.
L’essentiel des facteurs de sa capacité à exister est l’entité inséparable que forme toute sa population autour de son Dirigeant. Cette force irrésistible est à la source de toutes ses créations miraculeuses. Les dégâts dus au déluge qui a frappé à deux reprises ces dernières années le secteur septentrional et le danger de guerre qui risquait d’éclater d’un moment à l’autre ont tous été aplanis par la force d’une grande union de tout le peuple.
Depuis des dizaines d’années, les forces hostiles cherchent à étrangler la RPDC sur les plans politique, économique et militaire, mais loin de là : voilà la raison qui explique leurs vaines tentatives.
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Une Guerre Patriotique antinazie n’est pas une guerre inter-impérialiste

26 juin 2022

Le 24 février 2022, la Russie a déclenché une opération de dénazification et de désarmement contre le régime nazi de Kiev issu du putsch organisé par l’OTAN en 2014.

Deux jours plus tard un certain nombre de partis communistes et ouvriers se sont hâtés à dénoncer cette «invasion» comme étant un conflit impérialiste, ou plus clairement inter-impérialiste.

Il se peut maintenant, trois mois plus tard, que la situation soit plus claire, tout au moins pour les communistes qui l’avaient alors signée.

Les putschistes de 2014, organisés et aidés par l’OTAN, ont pris le pouvoir par la force, la ruse, le sang et les massacres – notamment à Maïdan avec des francs-tireurs polonais, lituaniens, géorgiens…. Ces événements ont eu lieu non seulement à la place Maïdan, mais aussi partout sur le territoire.

Avant 2014, le régime précédent – sans parler de la période soviétique – avait une aura de légitimité démocratique bourgeoise, et bien qu’il y eût des différences pour ne pas dire divergences parmi la population entre – russes/«ukrainiens», uniates/orthodoxes, communistes/non communistes … ils vivaient néanmoins en harmonie, tout au moins en paix.

Devant la résistance broyée par les putschistes, le Donbass – les oblasts de Donetsk et de Lougansk – ont résisté. Leurs populations se sont battues vaillamment, héroïquement durant huit ans. Leur lutte jusqu’au 24 février était une lutte de survie, légitime, patriotique, démocratique, populaire contre le régime néonazi génocidaire promu et orchestré par les occidentaux et des oligarques ukrainiens, tels que Igor Kolomoïsky…

Il serait malhonnête, voire indigne, de considérer cette première phase du conflit comme impérialiste, illégitime ou indéfendable par les communistes ou les démocrates. C’est une guerre juste, de survie, de libération nationale, antinazie qui concerne non seulement leur territoire mais toute l’Ukraine et tous les Ukrainiens réprimés par le régime néonazi de Kiev.

Il est clair que le 24 février une attaque d’envergure, avec des armes de l’OTAN et de l’Union européenne, par l’armée ukrainienne, y compris des dizaines de milliers de mercenaires, des nazis de toutes sortes, était programmée pour liquider le Donbass et tout ce qui y était russe, physique, linguistique, cultuel, culturel …., la poursuite, l’achèvement par le régime de Kiev du génocide qu’il avait commencé, où la population civile russophone était traitée comme des sous-hommes et qui servait systématiquement d’otage et de bouclier humain lors des opérations militaires et des sièges. Les meurtres, les massacres, les viols, le pillage… étaient plus que courants, l’horreur de l’anomie était complète.

Alors les questions pour les communistes et aussi des démocrates, seraient-elles:

  • a) la Fédération de la Russie pouvait-elle laisser exterminer la population du Donbass par le régime néonazi?
  • b) pouvait-elle ne pas réagir à la provocation extrême de l’OTAN, et surtout des États-Unis, d’installer une place forte nucléaire, appuyée par des douzaines de laboratoires de guerre biologique, financés par le Pentagone (ministère étasunien de la guerre)*?

Ce conflit était trop important au niveau mondial pour qu’il soit balayé d’un revers de main comme étant «seulement» inter-impérialiste alors qu’il était susceptible d’entraîner une Troisième Guerre mondiale. La provocation étasunienne était immense et elle durait depuis trois décennies. Le responsable n’est pas nécessairement celui qui déclenche une agression.

Ni les communistes ni les démocrates, ne peuvent se soustraire à une telle situation.

Le caractère de ce conflit a des parallèles: quelques-uns à la guerre d’Espagne, d’autres à la campagne soviétique de 1939 contre la Finlande, mais surtout une réplique de la Grande Guerre Patriotique: d’un côté les nazis et leurs soutiens et de l’autre les peuples russes descendants de l’héroïque peuple soviétique, trahi et spolié. Chaque guerre a ses spécificités.

Bien entendu le conflit en Ukraine n’est pas dirigé par des communistes, mais il a eu tout le soutien des communistes russes du Parti communiste de la Fédération de Russie.

La réintégration de l’Ukraine à la Russie faite démocratiquement n’est pas une conquête, ni une colonisation. Elle n’empêchera pas les luttes de classe de se poursuivre.

N’oublions pas que pour la Grande Guerre Patriotique il a fallu s’allier, avec les États-Unis, la Grande Bretagne et d’autres pays colonisateurs impérialistes …. Souvent les communistes et les patriotes, ont eu besoin de faire des alliances contre nature, comme la Chine avec le Kuomintang contre le Japon, en Grèce avec le dictateur Metaxás contre les fascistes italiens, et il y en a eu d’autres.

Il faut tenir compte également, pour ne pas faire semblant d’être naïf, que certains dirigeants de partis communistes parmi les signataires, et pas les moindres, considèrent publiquement que la Grande Guerre Patriotique était «une guerre impérialiste».

Ce qui est le plus grave, au-delà du nazisme en Ukraine, c’est l’ignorance de l’histoire et même de la situation présente parmi la population occidentale, ainsi que la progression de l’acceptation inconsciente de ce qu’est le nazisme et le suprémacisme, qu’il soit blanc ou de toute autre couleur ou espèce.

Il faudrait que les Français se souviennent que le trident des néonazis ukrainiens ressemble comme deux gouttes d’eau au blason de la division SS Das Reich coupable du massacre d’Oradour sur Glane en juin 1944. Il faudrait aussi que les juifs se souviennent de la boucherie en septembre 1941 au ravin de Baby Yar de près de 34.000 des leurs, et les Polonais de l’exécution en 1942 de 100.000 compatriotes civils en Volhynie.

Alexandre MOUMBARIS

Ancien combattant Umkhonto we Sizwe (Afrique du Sud)

Ancien prisonnier, évadé.


LE PCFR ET LA GUERRE EN UKRAINE

16 mai 2022

EN RÉPONSE AU KKE DE GRECE

Le 23 avril 2022, le journal Rizospastis, qui est l’organe du Parti communiste grec (KKE), a publié un article du Département international du CC KKE, intitulé : « Sur la guerre impérialiste en Ukraine et la position du Parti communiste de la Fédération de Russie (KNPO) ».

L’article évalue les actions du PCFR dans le cadre de l’opération spéciale que la Russie mène en Ukraine accusant ouvertement le parti d’avoir une position pro-gouvernementale, c’est-à-dire pro-impérialiste. Nous sommes catégoriquement en désaccord avec cette évaluation utilitariste.

L’essentiel de l’article est que, de l’avis des camarades grecs, ce qui se passe en Ukraine est une guerre impérialiste, menée dans l’intérêt de la bourgeoisie russe, et donc, en soutenant celle-ci, le PCFR prônerait une politique qui revient à se coller au parti au pouvoir, soit le Parti Russie unie et au président V. Poutine.

En insistant sur le caractère « impérialiste » de cette guerre, les camarades grecs partent de la thèse bien connue de Lénine, soit : « une lutte pour les marchés et pour la liberté de piller les pays étrangers, une lutte pour réprimer le mouvement révolutionnaire du prolétariat et de la démocratie dans le des pays individuels, une volonté de tromper, de désunir et de massacrer les prolétaires de tous les pays en dressant les esclaves salariés d’une nation contre ceux d’une autre au profit de la bourgeoisie ; ce sont les seuls véritables contenu et signification de la guerre ».

Cependant, les camarades ne mentionnent en même temps pas le fait que cette déclaration fait spécifiquement référence à la Première Guerre mondiale, qui était en effet une guerre purement impérialiste et de conquête. Cependant, laissant de côté le dogme, force est d’admettre que toute guerre a aussi ses spécificités.

La tâche des marxistes, dans la détermination de leurs positions, à l’égard de la guerre, est de déterminer son caractère. Car en plus des guerres impérialistes, il y a (aussi) les guerres de libération nationale, ainsi que les guerres antifascistes qui se sont généralisées au milieu du XXe siècle, lorsque le fascisme et le nazisme sont apparus comme des phénomènes politiques et que les luttes de libération nationale se sont intensifiées sous l’impact de la Révolution d’Octobre.

Ce qui a guidé le PCFR dans la détermination de sa position

En élaborant sa position politique sur la question de la conduite de l’opération spéciale, notre parti a analysé les conditions historiques concrètes qui ont objectivement conduit à la crise en Ukraine.

Avant la Révolution d’Octobre en Russie, l’Ukraine, qui faisait partie de l’Empire russe, était un pays agraire typique. Pour renforcer son industrie, six zones industrielles de la République socialiste soviétique de la Fédération de Russie, à l’est et au sud, qui n’avaient jamais fait partie de l’Ukraine, ont été incluses en Ukraine. Parmi elles se trouvaient les régions de Donetsk et de Lougansk. En 1939, la Galice (ouest de l’Ukraine), qui faisait auparavant partie de la Pologne, fut également ajoutée à l’Ukraine. Ainsi, le territoire actuel de l’Ukraine est le résultat de son intégration à l’URSS (ndlr : et non l’inverse). Il fut littéralement « cousu ensemble » à partir de parcelles disparates, allant de la Galice (incluant la ville de Lvov), qui était sous l’influence passée de la Pologne, de l’Autriche et de la Hongrie, à l’est de l’Ukraine, qui gravitait plus vers la Russie, auparavant.

(Sous l’égide de l’URSS) l’industrie ukrainienne socialiste prospéra rapidement. Aux productions de métal et de charbon s’ajoutèrent aussi les secteurs de l’aviation et des fusées, de la pétrochimie et de la production d’électricité (4 centrales nucléaires) et de la défense. C’est dans le cadre de l’URSS que l’Ukraine obtint non seulement la majeure partie de son territoire actuel, mais aussi son potentiel économique pour devenir l’une des dix premières économies européennes.

La dissolution de l’Union soviétique, en décembre 1991, entraîna la destruction de l’intégration économique séculaire de l’Ukraine d’avec la Russie, et rompit aussi tous les liens économiques, politiques et culturels.

L’Ukraine est aujourd’hui l’un des pays les plus pauvres d’Europe. Son industrie manufacturière, à l’exception de la métallurgie, fut pratiquement détruite (au fil des années). Et si l’économie ukrainienne peut encore rester à flot, c’est uniquement grâce aux prêts occidentaux et aux envois de fonds de personnes parties en Europe et en Russie à la recherche d’un emploi. Le niveau de vie a chuté et l’émigration explosé. Environ 10 millions de personnes (sur 45 millions) sont parties, souvent les spécialistes les plus qualifiés.

L’Ukraine a en même temps, désormais certains des niveaux les plus élevés de corruption et de différenciation sociale. Bien avant le déclenchement de la guerre, le pays est au bord d’une catastrophe nationale.

Le coup d’État du gouvernement à Kiev comme base de la fomentation du conflit

En février 2014, avec l’aide directe des États-Unis et d’autres pays de l’OTAN, un coup d’État gouvernemental eut lieu en Ukraine. Le gouvernement légitime d’alors fut renversé. Les néo-nazis sont arrivés au pouvoir. Par la suite, les États-Unis ont reconnu publiquement avoir investi environ 5 milliards de dollars dans la préparation du changement de régime dans le pays ainsi que dans « le développement de la démocratie ». Inutile de dire que personne ne dépenserait normalement une somme aussi colossale que cela (sans avoir un intérêt bien particulier en tête).

À la suite de ce coup d’État, le pouvoir fut transféré pour l’essentiel à des gens issus de l’ouest de l’Ukraine, notamment de Galice, où les sentiments nationalistes extrêmes, antisémites, anti-polonais, russophobes et anticommunistes furent toujours très forts.

L’assimilation forcée de la population russophone commença alors. L’interdiction de la langue russe et la décision de faire passer l’enseignement scolaire du russe à l’ukrainien se heurtèrent à une forte résistance dans les régions de Donetsk et de Lougansk. Les gens se soulevèrent même, les armes à la main.

Lors du référendum national du 11 mai 2014, 87% des citoyens votèrent pour l’indépendance. Ainsi, les républiques populaires de Donetsk et de Lougansk furent formées à l’initiative des masses populaires, et non sous les instructions du Kremlin.

Après plusieurs tentatives infructueuses pour s’emparer des Républiques Populaires du Donetsk et de Lougansk, les nazis de Kiev eurent ensuite recours à la terreur. Pendant huit ans de bombardements continus, par l’artillerie lourde, près de 14,000 civils furent tués et des dizaines de milliers mutilés. Les infrastructures des 2 républiques furent aussi gravement endommagée.

Tout au long de ces huit longues années, les pays européens et les États-Unis considéraient le génocide du peuple russe, dans le Donbass, avec une extrême sérénité, justifiant ainsi efficacement les actions du régime de Kiev.

Aujourd’hui, l’Union européenne et les États-Unis font preuve d’une hypocrisie sans précédent en décrivant certes la souffrance des personnes, au cours des combats, mais en ignorant en même temps le fait que l’utilisation de civils comme boucliers humains est devenue la pratique courante de ceux qu’ils appellent les « combattants de la liberté ».

Développement du néonazisme en Ukraine

Nos camarades, en considérant la situation en Ukraine, n’évoquent qu’à contrecœur le danger de sa fascisation. Et pourtant, l’un des principaux objectifs de l’opération militaire russe dans ce pays est sa dénazification. Même les congressistes américains et les services spéciaux admettent que l’Ukraine est devenue le centre du néonazisme international.

Voici quelques faits. Après l’invasion de l’URSS, par Hitler, comme nous l’avons noté ci-dessus, les sentiments nationalistes extrêmes, antisémites, russophobes et anticommunistes dans l’ouest de l’Ukraine étaient au plus haut. Les divisions SS qui y ont été formées, ont combattu l’Armée rouge. Les nationalistes locaux, dirigés par Semyon Bandera, un ardent fan d’Hitler, se sont mis à exterminer les Juifs. En Ukraine, les Banderaites ont massacré environ 1,5 million de Juifs, soit un quart de toutes les victimes de l’Holocauste. Au cours du « massacre de Volyn », de 1944, dans l’ouest de l’Ukraine, environ 100 000 Polonais furent aussi massacrés. Les adeptes de Bandera ont également tué des partisans et brûlé vifs des civils dans des centaines de villages biélorusses.

Après la guerre, les rebelles anticommunistes et antisoviétiques de l’ouest de l’Ukraine, soutenus par les États-Unis et la Grande-Bretagne, ont semé la terreur contre les civils, entre 1945 et 1953. Au cours de ces années, les Banderaites ont tué environ 50 000 citoyens. Les descendants et successeurs de ces voyous sont arrivés au pouvoir après le coup d’État de 2014. La tradition de la terreur anti-polonaise, antisémite et antirusse est très forte parmi les néo-nazis qui dirigent pratiquement l’Ukraine aujourd’hui.

Aujourd’hui, les Banderaites, comme les troupes d’assaut allemandes, durant la Seconde guerre mondiale, sont la brigade de choc du Big Business. Ils contrôlent chaque mouvement du gouvernement en le faisant constamment chanter avec la menace d’un autre coup d’État au besoin.

La nature de l’État ukrainien actuel en est une d’alliance du grand capital et de la bureaucratie gouvernementale, soutenue par des éléments fascistes, sous le contrôle politique et financier total des États-Unis.

Les causes et le caractère de l’opération militaire spéciale

D’un point de vue marxiste, le conflit militaire en Ukraine ne peut pas être décrit comme une guerre impérialiste, comme diraient nos camarades. Il s’agit essentiellement d’une guerre de libération nationale du peuple du Donbass. Du point de vue de la Russie, c’est une lutte contre une menace extérieure à la sécurité nationale et contre le fascisme.

Ce n’est un secret pour personne que les milices du Donbass n’avaient pas été en mesure de résister aux forces armées ukrainiennes armées de plusieurs milliers de personnes (et une nouvelle offensive se préparait encore). Une défaite des milices aurait conduit à l’anéantissement de toute la population russophone, dont une grande partie sont des citoyens russes. En vertu de la Constitution de la Fédération de Russie, la Russie a pris des mesures légitimes pour protéger ses citoyens et assurer sa sécurité nationale car cela n’aurait pas pu être fait par d’autres moyens.

Avec le soutien des États-Unis et de l’Union européenne, Kiev avait aussi délibérément saboté le processus de négociation dans le cadre des accords de Minsk.

Avant l’intervention russe, l’Ukraine avait concentré 150 000 militaires, dont de nombreux bataillons nazis, dans le Donbass. Kiev, avec le soutien des États-Unis, s’apprêtait à reprendre le contrôle du Donbass par des moyens militaires.

Avec la bénédiction de ses mandants américains, l’Ukraine se préparait à lancer une opération militaire pour s’emparer du Donbass puis de la Crimée, début mars de cette année. Il existe un ensemble de preuves solides pour confirmer l’existence de ces plans.

Le régime pro-Bandera préparait cette guerre depuis huit ans. Les militaires ont été soumis à un lavage de cerveau idéologique implacable dans un esprit de russophobie ouvert.

Conformément à leurs objectifs géopolitiques impérialistes, les États-Unis attiraient progressivement l’Ukraine dans la sphère de leurs intérêts militaires, faisant du pays un fer de lance de l’OTAN, déterminé à combattre la Russie « jusqu’au dernier soldat ukrainien ».

Dès décembre 2021, la Russie avait proposé aux États-Unis de tenir des pourparlers sur le non-élargissement de l’OTAN à l’est. Les Américains ont évité de donner une réponse directe. Ainsi, en janvier 2022, la Russie a averti que dans cette situation, elle devrait prendre des mesures supplémentaires pour protéger sa sécurité nationale.

Sous le patronage du Pentagone, l’Ukraine avait mis en place plus de 30 laboratoires pour développer des armes bactériologiques. Il existe des documents prouvant que ces laboratoires travaillaient avec des bactéries particulièrement dangereuses de maladies mortelles et étudiaient des méthodes pour les propager à des personnes cibles de races différentes.

Tout cela constituait une menace non seulement pour la Russie, mais pour l’humanité tout entière.

On prétend qu’il s’agirait plus de contradictions inter-impérialistes ou de lutte pour les marchés et les ressources du sous-sol. L’incapacité à voir la composante nationale des problèmes de classe et la composante de classe dans les problèmes nationaux peut conduire au dogmatisme.

Les intérêts de l’oligarchie russe en Ukraine

Cherchant à prouver que la guerre est menée dans l’intérêt de la bourgeoisie russe, afin de s’emparer des ressources naturelles et du potentiel industriel de l’Ukraine, nos camarades sortent les paroles de Lénine sur la nature des guerres de leur contexte historique.

Cependant, l’affirmation selon laquelle les dirigeants russes se préparaient à s’emparer de l’Ukraine à l’avance est contredit par les faits.

Dès le départ, les dirigeants russes ne soutenaient pas l’idée d’un référendum sur la formation des républiques populaires du Donbass.

À la suite des accords de Minsk-2, la Russie supposait également, à priori, que le Donbass resterait une partie de l’Ukraine, avec une certaine autonomie.

Jusqu’au début de l’opération militaire, les dirigeants russes continuaient d’insister sur le respect de Minsk-2, qui laisserait le Donbass dans le cadre de l’Ukraine.

Une affirmation qui ne tient pas la route

Depuis 1991, l’Ukraine, son industrie et ses ressources, ont fait l’objet d’une surexploitation par les monopoles américains et européens. L’oligarchie russe n’a pas participé au « partage du gâteau » qui relevait plus de la sphère des intérêts occidentaux.

Qui plus est, l’oligarchie russe était en fait contre l’opération militaire en Ukraine. Elle s’efforçait de s’intégrer dans l’oligarchie mondiale et subissait déjà une pression massive de l’Occident qui la poussait à faire pression sur le gouvernement pour l’inciter à préserver l’orientation pro-occidentale de la Russie.

Par ailleurs, les oligarques russes ont considérablement souffert de l’opération militaire russe en Ukraine. Ils ont été mis sous sanctions, et voient leurs palais et yachts leur être enlevés et leurs comptes bancaires gelés.

Nous n’avons pas la moindre sympathie pour ceux qui pillent la Russie depuis trois décennies et qui sont aujourd’hui privés de leur butin. Nous voulons simplement souligner que l’oligarchie russe non seulement n’était pas intéressée par l’opération militaire, mais en a souffert. En refusant de soutenir cette opération, les grandes entreprises ont perdu non seulement leurs biens et leur argent, mais aussi leur influence au sein de l’élite dirigeante russe.

Notez quelles forces de classe étaient les adversaires les plus féroces de l’opération militaire russe en Ukraine. Il s’agissait avant tout du grand capital monopoliste, de ses représentants politiques, dans le milieu libéral, ainsi que leurs laquais « créatifs », parmi la soi-disant intelligentsia.

Nous reconnaissons l’existence de contradictions inter-impérialistes, de même que le désir des différents prédateurs impérialistes de s’emparer des ressources naturelles et énergétiques d’autres pays. La Russie est victime des plans de l’Occident visant à faire de notre pays une source de matières premières bon marché. Nous nous opposons à ces projets depuis des décennies. Mais nous ne croyons pas que la Russie, malgré tous les défauts de son système politique actuel, basé sur la puissance du grand capital, soit devenue du jour au lendemain un tel prédateur. La lutte en Ukraine a un caractère fondamentalement différent qui défie les dogmes.

La position du PCFR

Le PCFR a été le premier à définir la nature du régime qui a pris le pouvoir en Ukraine lors des manifestations de Maïdan en 2014. Désormais, toutes les activités du parti ont été basées sur l’essence de classe des processus politiques en cours.

Nous avons toujours critiqué la politique extérieure des dirigeants russes, qui a effectivement ignoré les intérêts des peuples et qui, jusqu’à récemment, faisaient partie d’un seul État soviétique.

Ceux qui suivent attentivement nos actions (et nous supposons que les camarades grecs connaissent parfaitement nos documents) sauront que c’est le PCFR qui, depuis 2014, n’a cessé d’appeler à la reconnaissance des républiques populaires de Donetsk et de Lougansk.

Aucun autre parti politique, en Russie, n’aura en même temps fait autant pour soutenir la population du Donbass. Dès le départ, nous avons soutenu le retour du Donbass en Russie. Ce n’est pas le PCFR qui suit « la ligne du parti au pouvoir, soit la « Russie unie » et du président Poutine », mais eux, sous la pression des impératifs historiques, qui doivent aujourd’hui plus suivre la voie que le PCFR préconisait depuis trois décennies.

Dans cette situation, est-il juste de dire que nous soutenons presque aveuglément la politique de Poutine en Ukraine ?

Toutes ces dernières années, le PCFR a exhorté les dirigeants russes à reconnaître l’indépendance du Donbass.

Bien franchement, nous ne sommes pas contents d’entendre nos camarades grecs parler avec un brin de dédain des « Républiques dites populaires » du Donbass, car ce sont précisément des républiques populaires qui ont vu le jour à la suite de la volonté exprimée par le peuple.

Les citoyens des Républiques Populaires du Donetsk et de Lougansk les ont défendus au prix de milliers de vies civiles et militaires, au cours des huit sombres années de résistance à l’agression rampante des nazis banderaites.

Il est d’une importance capitale que ceux qui combattent ces nazis ne soient pas seulement l’armée russe, mais aussi les unités de la milice du Donbass lui-même, parmi lesquelles les communistes et les mineurs forment une large couche.

Où voyez-vous la « protection des intérêts de l’oligarchie » dans tout cela ? Nos camarades, qui exposent quotidiennement leur vie à un danger mortel, défendent-ils aussi les intérêts des oligarques russes ? Ou défendent-ils les intérêts des gens ordinaires qui ont été victimes des néo-nazis qui ont pris le pouvoir en Ukraine ?

Il faut être particulièrement aveugles à la situation réelle pour prétendre que le PCFR agirait en même temps en collusion ouverte avec le groupe au pouvoir.

Le ton de la lutte politique de classe en Russie est plus élevé que jamais. La persécution des communistes et des partisans du parti, même après le début de l’opération militaire en Ukraine, montre qu’il n’y a pas d’harmonie de classe entre le PCFR et l’élite dirigeante actuelle. On peut citer de nombreux exemples de nos camarades soumis à différentes formes de répression. Notre réponse à la persécution de nos camarades est en même temps vigoureuse.

Nous restons aussi des critiques sévères de la politique socio-économique du gouvernement. Aucun autre parti en Russie ne peut prétendre avoir été plus critique que nous face aux autorités sur ces questions.

Au cours des quelque trente années qui se sont écoulées depuis le coup d’État anticommuniste de 1991, nous avons fourni de nombreuses preuves de notre lutte résolue contre l’élite dirigeante. C’est pourquoi notre parti bénéficie d’un si large soutien des masses.

Lors des élections de septembre 2021, à la Douma d’État, le PCFR a remporté près de 19 % des voix. Et cela, en dépit de la machine bien huilée et établie de longue date, du trucage des votes, mise en place par l’élite toujours au pouvoir. Nous sommes convaincus que le niveau réel de soutien populaire s’est depuis considérablement élevé. C’est parce que, dans l’esprit du marxisme-léninisme, nous cherchons à étudier les intérêts et l’humeur du peuple. Incidemment, en soutenant l’opération spéciale russe en Ukraine, le PCFR a exprimé la volonté de l’écrasante majorité des citoyens russes.

Quant aux affirmations voulant que nous serions en train de « flirter avec des approches nationalistes et des forces nationalistes », nous sommes fiers de pouvoir également dire que le PCFR est la principale force de gauche patriotique en Russie.

Nous estimons également qu’il est de notre devoir internationaliste de protéger les intérêts du peuple russe et des autres peuples qui ont vécu pendant des siècles avec les Russes, surtout les Ukrainiens et les Biélorusses. Nier la signification historique du « monde russe », ou de la civilisation russe, est à notre avis aussi absurde que nier la grande signification de la civilisation grecque antique. Lorsque Manolis Glezos a arraché le drapeau nazi au sommet de l’Acropole, il n’était pas seulement guidé par des intérêts de classe, mais aussi par la fierté nationale des Grecs qui avaient lancé une lutte résolue contre l’occupation allemande.

Au niveau de la communauté internationale

Alors que les politiciens et les médias occidentaux, qui prétendent avec arrogance représenter « la communauté internationale », prennent ouvertement le parti des néonazis, de grands pays d’Asie, d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Amérique latine, qui ont eu une expérience directe de l’Europe, ainsi que du néo-colonialisme américain, voient à juste titre les événements en Ukraine comme la lutte de la Russie contre le monde unipolaire dirigé par les États-Unis.

Les pays qui abritent 60% de la population de la planète soutiennent l’opération russe ou adoptent une position neutre.

Seuls ceux qui, en 1941, ont amené la guerre dans notre pays en tant que membres de la coalition hitlérienne adoptent une position agressive. Ce sont les pays d’Europe, ainsi que les États-Unis et la Grande-Bretagne qui ont beaucoup contribué à la relance de la machine militaire nazie après sa défaite lors de la Première Guerre mondiale. Aujourd’hui, la Russie combat à nouveau le fascisme et ceux qui le soutiennent en Europe et aux États-Unis.

***

En souvenir des actes héroïques du Parti communiste grec (KKE) dans la lutte contre le nazisme et contre la dictature militaire, nous écartons catégoriquement l’idée que nos camarades auraient pu consciemment rejoindre le camp de ceux qui tentent aujourd’hui d’écraser la Russie avec les mains de l’Ukraine. Nous réitérons notre profond respect pour le KKE en tant que parti qui a apporté une immense contribution à la renaissance du mouvement communiste et ouvrier international après l’effondrement de l’URSS en 1991. Cependant, les paroles de nos camarades sonnent parfois comme la déclaration de l’ultime vérité. Nous sommes pour un dialogue de camaraderie qui a toujours aidé les communistes du monde entier à comprendre l’essence des événements et à élaborer leur approche correcte et véritablement marxiste de leur évaluation.

Le Département international du Comité Central du PCFR

16 mai 2022


Non à la guerre impérialiste en Ukraine !

déclaration commune des partis communistes et ouvriers*

samedi 26 février 2022

Non à la guerre impérialiste en Ukraine!

Une lutte indépendante est nécessaire contre les monopoles et les classes bourgeoises, pour le renversement du capitalisme, pour le renforcement de la lutte de classe contre la guerre impérialiste, pour le socialisme !

1- Les Partis communistes et ouvriers signataires de cette Déclaration commune sont opposés au conflit impérialiste en Ukraine, qui constitue pour les peuples l’une des conséquences de la situation tragique façonnée après le renversement du socialisme et la dissolution de l’Union soviétique. Les forces bourgeoises autant que les forces opportunistes se sont complètement démasquées. Pendant des années elles ont lutté contre l’URSS. Elles ont célébré récemment le 30e anniversaire de sa dissolution, faisant le silence sur le fait que la restauration du capitalisme signifiait le démantèlement des réalisations historiques des travailleurs et des peuples et ramenait les peuples de l’URSS à l’ère de l’exploitation de classe et des guerres impérialistes.

2-Les événements en Ukraine, qui se déroulent dans le cadre du capitalisme monopoliste, sont liés aux plans des États-Unis, de l’OTAN et de l’UE et à leur intervention dans la région dans le contexte de leur concurrence féroce avec la Russie capitaliste pour le contrôle des marchés, des matières premières et des réseaux de transport du pays. Ces objectifs sont dissimulés par des puissances impérialistes qui s’affrontent sous des prétextes tels que la « défense de la démocratie », la « légitime défense » et le droit de « choisir leurs alliances », le respect des principes de l’ONU ou de l’OSCE, ou d’un prétendu « anti-fascisme », tout en détachant délibérément le fascisme du système capitaliste qui le suscite et l’utilise.

3- Nous dénonçons l’activité des forces fascistes et nationalistes en Ukraine, l’anticommunisme et la persécution des communistes, la discrimination contre la population russophone, les attaques armées du gouvernement ukrainien contre la population du Donbass. Nous condamnons l’utilisation des forces politiques réactionnaires de l’Ukraine, y compris les groupes fascistes, par les puissances euro-atlantiques pour la mise en œuvre de leurs plans. De plus, la rhétorique anticommuniste contre Lénine, les bolcheviks et l’Union soviétique à laquelle les dirigeants russes recourent pour justifier leurs propres plans stratégiques dans la région est inacceptable. Cependant, rien ne peut ternir l’énorme contribution du socialisme en Union soviétique, qui était une union multinationale de républiques socialistes égales.

4-La décision de la Fédération de Russie de reconnaître dans un premier temps l’« indépendance » des soi-disant « Républiques populaires » du Donbass, puis de procéder à une intervention militaire russe, qui se déroule sous le prétexte de l’« autodéfense » de la Russie, la « démilitarisation » et la « défascisation » de l’Ukraine, n’a pas été faite pour protéger les peuples de la région ou la paix mais pour promouvoir les intérêts des monopoles russes sur le territoire ukrainien et leur concurrence féroce avec les monopoles occidentaux. Nous exprimons notre solidarité avec les communistes et les peuples de Russie et d’Ukraine et nous nous tenons à leurs côtés pour renforcer la lutte contre le nationalisme, qui est encouragée par chaque bourgeoisie. Les peuples des deux pays, qui ont vécu en paix et ont prospéré ensemble dans le cadre de l’URSS, ainsi que tous les autres peuples n’ont aucun intérêt à se ranger du côté de l’un ou l’autre impérialiste ou alliance qui sert les intérêts des monopoles.

5- Nous soulignons que les illusions entretenues par les forces bourgeoises prétendant qu’il pourrait y avoir une « meilleure architecture de sécurité » en Europe par l’intervention de l’UE, l’OTAN « sans plans militaires et systèmes d’armes agressifs sur son territoire », une « UE pro-paix », ou un « monde multipolaire pacifique », etc. sont très dangereuses. Toutes ces chimères n’ont rien à voir avec la réalité et sont trompeuses pour la lutte anticapitaliste et anti-impérialiste. Cette propagande cherche à cultiver la perception qu’un « impérialisme pacifique » peut exister. Cependant, la vérité est que l’OTAN et l’UE, comme toute union transnationale capitaliste, sont des alliances prédatrices avec une nature profondément réactionnaire qui ne peuvent pas devenir des instruments de réalisation des aspirations des peuples et continueront d’agir contre les droits des travailleurs et des peuples et contre les peuples ; que le capitalisme va de pair avec les guerres impérialistes.

6- Nous appelons les peuples des pays dont les gouvernements sont impliqués dans le développement de ces événements, notamment par le biais de l’OTAN et de l’UE mais aussi de la Russie, à lutter contre la propagande des forces bourgeoises qui attirent les peuples vers le hachoir à viande de la guerre impérialiste en utilisant divers prétextes fallacieux. Pour exiger la fermeture des bases militaires, le retour des troupes des missions à l’étranger, pour renforcer la lutte pour le désengagement des pays des plans impérialistes et des alliances telles que l’OTAN et l’UE.

7- Les intérêts de la classe ouvrière et des couches populaires exigent que nous renforcions le critère de classe pour analyser l’évolution des événements, pour tracer notre propre voie indépendante contre les monopoles et les classes bourgeoises, pour le renversement du capitalisme, pour le renforcement de la lutte des classes contre la guerre impérialiste, pour le socialisme, qui reste nécessaire et plus que jamais d’actualité.

Partis signataires de la déclaration commune :

1 Algerian Party for Democracy and Socialism
2 Communist Party of Azerbaijan
3 Party of Labour of Austria
4 Communist Party of Bangladesh
5 Communist Party of Belgium
6 Communist Party in Denmark
7 Communist Party of El Salvador
8 Communist Party of Finland
9 Communist Party of Greece
10 Communist Party of Kurdistan-Iraq
11 Workers Party of Ireland
12 Jordanian Communist Party
13 Socialist Movement of Kazakhstan
14 Socialist Party of Latvia
15 Communist Party of Mexico
16 New Communist Party of the Netherlands
17 Communist Party of Norway
18 Communist Party of Pakistan
19 Peruvian Communist Party
20 Philippines Communist Party [PKP 1930]
21 Romanian Socialist Party
22 South African Communist Party
23 Communist Party of the Workers of Spain
24 Sudanese Communist Party
25 Communist Party of Swaziland
26 Communist Party of Sweden
27 Communist Party of Turkey
28 Union of Communists of Ukraine
 
Autres partis signataires de la déclaration commune :
1 Movement « Che Guevara » (Union of Communists in Bulgaria)
2 Communist Front (Italy)
3 Communist Revolutionary Party of France (PCRF)

La déclaration est ouverte à d’autres signataires.

*Traduction en français reprise du site web le « Le Lien » du Parti Algérien pour la Démocratie et le Socialisme.


Ukraine : Juste les faits

Par Dmitry Orlov – Le 8 avril 2022 – Source Club Orlov

Wikipédia – Rus de Kiev

Certains des commentaires et des questions que j’ai reçus ces dernières semaines m’ont fait comprendre que nombre de mes lecteurs, aussi éclairés et bien informés soient-ils en général, ne savent pas trop quoi croire au sujet de l’action en Ukraine, ayant été pris dans un maelström de mensonges qui passe pour une couverture médiatique en Occident. Mon objectif ici n’est pas de convertir ou de convaincre, mais simplement d’énumérer un certain nombre d’aspects de la situation ukrainienne pour que vous puissiez vous les remémorer. Permettez-moi de m’excuser à l’avance pour toute dissonance cognitive que cela pourrait créer ; j’essaie seulement d’être utile. L’exposé va vous sembler un peu sec par endroits, mais c’est parce que je m’efforce de m’en tenir à des faits connus et bien établis. Je vous laisse le soin de décider dans quelle mesure ce que vous disent les fabricants de consentement occidentaux concorde avec ces faits.

1. Qu’est-ce que l’Ukraine géographiquement ?

Le mot russe « ukraina » est une variante de « okraina » et est lié au mot « krai » qui signifie « bord », « marge », « périphérie », « bordure », « frontière », etc., du bord d’une tasse à thé à une province éloignée du centre (Moscou). L’origine du terme « Ukraina », en tant que toponyme spécifique, n’est pas tout à fait claire ; certains éléments indiquent qu’il s’agissait d’un terme péjoratif utilisé pour la première fois par les Polonais à une époque où la Pologne occupait environ la moitié de ce territoire (à l’époque, la frontière entre la Pologne et la Russie longeait le fleuve Dniepr, le coupant en deux).

« Ukraina » a ensuite reçu un statut officiel de la part du gouvernement communiste après la révolution russe de 1917, qui a proclamé une République socialiste soviétique d’Ukraine, à la place de cinq provinces russes (Yekaterinoslavskaya, Poltavskaya, Tavricheskaya, Chernigovskaya et Kharkovskaya gubernii). Divers termes ont été appliqués aux regroupements de ces territoires, tels que Novorossia (terres que la Russie a conquises dans la seconde moitié du 18e siècle à la suite de guerres avec l’Empire ottoman) et Malorossia, ou « Petite Russie » (désignation des terres chrétiennes orthodoxes qui ont fait l’objet d’un va-et-vient entre la Russie et la Pologne pendant de nombreux siècles).

Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, Staline a ajouté à la RSS d’Ukraine une zone fortement balkanisée plus à l’ouest, qui faisait partie de l’Autriche-Hongrie et était habitée par des Roumains, des Hongrois, des Allemands, des Russes, des Tsiganes, des Polonais et diverses petites tribus slaves. C’est de cette région qu’est issu le nationalisme ukrainien, dans sa forme actuelle, et c’est à partir des dialectes villageois parlés dans cette région que la langue ukrainienne officielle, aujourd’hui enseignée dans les écoles de toute l’Ukraine, a été artificiellement synthétisée à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle.

Immédiatement après le renversement du gouvernement en 2014, l’Ukraine a commencé à s’effondrer. La Crimée, qui a fait partie de la Russie pendant la majeure partie des 240 dernières années, a été la première à disparaître. Elle a été brièvement une autonomie au sein de l’État ukrainien, mais son parlement a voté pour la sécession peu après le coup d’État illégal à Kiev. Le Donbass, une région russe ajoutée par Lénine, a été la suivante à faire sécession. Pendant un certain temps, il a semblé que les régions de Kharkov et d’Odessa allaient également se détacher. Leur séparatisme a été arrêté par l’application du terrorisme d’État. Et maintenant, un mois après le début de l’opération militaire russe en Ukraine, il ne reste plus que 60 % du territoire ukrainien, le reste arborant des drapeaux russes. La tendance historique générale est donc sans équivoque : le vestige territorial de la République socialiste soviétique d’Ukraine est en train de disparaître.

Tirez vos propres conclusions, mais il semblerait que le territoire de l’ancienne Ukraine, culturellement majoritairement russe, religieusement majoritairement orthodoxe, linguistiquement majoritairement russophone, historiquement majoritairement partie intégrante de la Russie, ne soit en fait que des morceaux de la Russie qui ont été éparpillés lors de l’effondrement de l’Empire russe puis de l’URSS. Alors que la Fédération de Russie se renforce et que l’Occident se rapproche de son propre effondrement, il est naturel de s’attendre à ce que la Russie commence à rassembler ses brebis égarées et ses fils prodigues.

2. Qu’est-ce que l’Ukraine sur le plan politique ?

Politiquement, l’Ukraine (ce qu’il en reste) est un machin américain. Son attribution aux États-Unis est difficile à contester : son gouvernement est contrôlé depuis l’ambassade américaine à Kiev (ou est-ce Lvov maintenant ?) et ses forces armées sont directement contrôlées depuis le Pentagone sur la base de données de télédétection et de rapports de terrain d’officiers US/OTAN intégrés. Mais qu’est-ce que c’est alors ? Ce n’est pas une colonie, car une colonie est quelque chose qui produit quelque chose de précieux pour le centre impérial alors que l’Ukraine est un trou noir économique. Ce n’est pas un protectorat, car les forces américaines n’y sont pas officiellement présentes et ne font pas semblant de garder ce territoire ou de protéger ses civils. Et ce n’est pas une possession souveraine puisque les responsables américains ne se lassent pas de parler de sa souveraineté et de son intégrité territoriale.

Ce qu’elle est, par élimination, c’est un État défaillant soutenu par les États-Unis dans le seul but d’attaquer la Russie. Cette attaque ayant échoué, il ne lui reste plus qu’un seul objectif : justifier les sanctions anti-russes qui étaient censées avoir détruit l’économie russe à ce jour. Mais maintenant que les sanctions ont également échoué (l’économie russe est toujours en pleine croissance), il ne lui reste plus qu’un seul objectif concevable : servir de boulet à suspendre au cou du pauvre vieux Brendan avant de le jeter par-dessus bord.

L’Ukraine est à 99 % un État en faillite, avec une armée et une économie quasi inexistantes et un flot de réfugiés. Pourtant, elle dispose encore d’un gouvernement central reconnu internationalement : il s’agit du régime de Kiev et de sa figure de proue, le comédien Vladimir Zelensky, caché dans un bunker dans un lieu non divulgué. Tous les autres signes extérieurs de l’État semblent quelque peu usés à ce stade. Zelensky ayant interdit tous les partis politiques autres que le sien, il s’agit d’un État à parti unique, bien que dans les conditions actuelles, il s’agisse plutôt d’un État sans parti. Il n’y a pas non plus de presse nationale, puisque Zelensky a interdit toutes les chaînes de télévision autres que l’unique chaîne gouvernementale. La plupart de ce qu’il diffuse semble provenir d’une ou plusieurs usines à infox qui peuvent être situées ailleurs – en Pologne, peut-être. Une excellente question à poser est de savoir si Zelensky contrôle sa propre bouche. C’est un acteur et il semble jouer un rôle écrit pour lui par quelqu’un d’autre. Il semble également être soumis à des contraintes considérables. On l’a déjà remarqué pour son penchant pour la cocaïne, mais dans les vidéos les plus récentes, il est soit ivre, soit sous l’influence d’autres drogues (la méthadone, peut-être, qui est assez répandue dans l’armée ukrainienne).

Si l’on zoome sur l’image mentale de l’ancien territoire ukrainien, il s’agit d’une terre profondément traumatisée, habituée à vivre dans la peur. La grande majorité d’entre eux sont essentiellement des Russes, avec une dose variable d’ukrainité ajoutée comme assaisonnement. Mais au cours des huit dernières années, ils ont été contraints de parler ukrainien (une langue étrangère pour la plupart d’entre eux) et de prêter allégeance à un régime qui a adopté les drapeaux, les insignes et l’idéologie nazis. Ils ont été contraints de renier leur héritage russe, qui remonte à un millier d’années (Kiev a été brièvement la capitale de la Russie vers la fin du IXe siècle) et de traiter la Russie comme un ennemi (tout en continuant à commercer avec elle pour toutes sortes de produits essentiels et à recevoir une aide économique de la part de millions d’Ukrainiens travaillant en Russie). Ceux qui ont tenté d’aller à l’encontre de ces ordres ont été soumis à d’horribles mauvais traitements, allant du bombardement d’artillerie à l’enfermement dans des bâtiments en feu, en passant par la torture à mort. Tous ces crimes de guerre ont été scrupuleusement documentés et leurs auteurs seront traduits en justice dans un tribunal des crimes de guerre qui rivalisera avec ceux de Nuremberg en 1945-1946.

Certains nationalistes ukrainiens tentent de faire valoir que la Rus de Kiev n’était pas du tout la Russie. La réponse à cela est que la Rus de Kiev n’a jamais existé. Il y a eu la Rus, et plusieurs villes, dont Kiev et Novgorod, y ont joué un rôle important à différentes époques. Le point central a été très brièvement Kiev, puis s’est déplacé vers le nord. En ce qui concerne le nom, Rus et Russie sont des synonymes. Il existe une continuité historique, culturelle, linguistique, religieuse et politique qui lie l’ensemble de la Russie, y compris Kiev, sur une période de dix siècles. Kiev n’a pas duré longtemps au sommet de la hiérarchie parce qu’elle est trop vulnérable, que ce soit face aux Polonais, aux Mongols ou aux nazis allemands (qui ont bombardé Kiev le premier jour). Pendant la majeure partie de l’histoire de la Russie, Kiev a joué le rôle de maillon faible sacrificiel. Mais, bien qu’elle ait connu plus que sa part d’envahisseurs, elle est restée l’un des points centraux de la civilisation russe et ses habitants sont bel et bien russes.

Et voici un test décisif très pratique. Considérons la proposition selon laquelle les Russes et les Ukrainiens sont essentiellement le même peuple, comme l’attestent l’histoire, la religion, la langue, la culture et le patrimoine génétique. Il y a ceux qui acceptent cette proposition comme vraie ; ils sont d’accord. Et puis il y a ceux qui la trouvent profondément offensante ; ce sont les nationalistes ukrainiens, les nazis pour faire court. Étant donné que, parmi les Russes, le soutien à Poutine atteint 83 % et que le soutien à l’opération militaire russe en (ancienne) Ukraine est absolument écrasant, ce n’est pas le bon moment pour être un nazi ukrainien. Il est probable qu’ils finiront morts, emprisonnés ou en exil quelque part dans l’UE, où leur vie ne sera probablement pas confortable étant donné que l’UE va s’effondrer.

Il semble légitime de se demander d’où venaient ces nazis ukrainiens et pourquoi ils ont réussi à survivre si longtemps. Il n’y a pas de réponse simple à cette question. Le nationalisme ukrainien est né des mains des anti-impérialistes russes. Il y avait beaucoup de fomentation politique dans les derniers jours de l’empire russe, et certaines personnes ont vu l’avantage d’écrire et de publier (à Saint-Pétersbourg) une grammaire de l’ukrainien (inventée par quelqu’un de Sumy) et d’autres bizarreries de ce genre. Lorsque l’empire russe s’est effondré, une vague de fascisme a déferlé sur les terres impériales nouvellement indépendantes. La Finlande, les pays baltes, la Pologne, ce qui est devenu plus tard la République socialiste soviétique d’Ukraine et bien d’autres pays ont connu le fascisme, et le nationalisme ukrainien naissant y a trouvé sa première application. Cet épisode n’a pas duré longtemps, car le fascisme a rapidement été remplacé par le communisme, mais les bolcheviks, dont beaucoup étaient opposés au « chauvinisme russe », ont jugé bon d’entretenir une identité ethnique ukrainienne.

Puis, pendant l’occupation nazie allemande, les nazis ukrainiens ont pu commettre des crimes de guerre en tant que collaborateurs des nazis, créant ainsi un panthéon de maniaques génocidaires – je veux dire des héros ukrainiens – qui figurent au panthéon de l’actuel régime de Kiev : des figures telles que Bandera et Shukhevich. Après la guerre, la plupart de ces collaborateurs nazis ont été rassemblés ; certains ont été pendus, d’autres envoyés au goulag. Mais après la mort de Staline est arrivé Nikita Khrouchtchev, qui a réhabilité ces criminels de guerre et leur a permis de réintégrer la société ukrainienne et de corrompre l’esprit des jeunes. Un autre courant du nazisme ukrainien a été créé par les États-Unis et le Canada, qui ont accepté les criminels de guerre et les réfugiés et les ont nourris comme une sorte de force d’opposition antisoviétique. Ils sont revenus après l’effondrement de l’Union soviétique et tous les nazis réunis ont été somptueusement financés et soutenus politiquement par les États-Unis pendant quelque 22 ans, jusqu’à ce que le projet soit mené à bien lors du coup d’État de 2014. Depuis lors, l’Ukraine a été contrôlée par une sorte de junte américano-nazie, qui arrive maintenant à sa fin difficile.

Alors, où en est la population de l'(ancienne) Ukraine, traumatisée par l’interdiction de parler ou d’enseigner son russe natal, soumise à des bombardements ou pire, et maintenant abandonnée à la tendresse des soldats professionnels russes ? Il est dangereux de généraliser et de faire des conjectures. Certaines personnes sont simplement heureuses que le cauchemar soit terminé. D’autres, plutôt lourdement lavées du cerveau, se déprogrammeront progressivement une fois que le pipeline d’infox de la télévision ukrainienne sera coupé. D’autres encore passeront par un long processus de rétablissement semblable à celui que connaissent les anciens membres de sectes, après avoir été profondément impliqués dans le culte totalitaire qu’est le nationalisme ukrainien. La bonne nouvelle, c’est que le pronostic est bon pour un rétablissement complet à terme ; la plupart des Ukrainiens ne se distinguent plus de la population russe générale en une ou deux générations.

3. Que représente l’Ukraine sur le plan militaire ?

L’armée ukrainienne avait initialement prévu d’attaquer le Donbass avec tout ce qu’elle avait, causant des centaines de milliers de victimes civiles, et de monter des provocations sur le territoire russe pour forcer les Russes à intervenir, les enlisant dans des combats de rue à Donetsk. Les Russes ont eu vent de ce plan et l’ont soigneusement contrecarré avec peut-être une semaine d’avance. Le fait que cela ait été une surprise pour tout le monde est en soi une surprise : peu avant que cela ne se produise, Poutine a déclaré : « L’une des choses que j’ai apprises en grandissant dans les rues de Leningrad est que si un combat est inévitable, il faut frapper le premier. » Et puis il a fait exactement cela, ce qui n’est pas non plus une surprise : Poutine est bien connu pour dire ce qu’il a l’intention de faire et ensuite faire exactement cela.

Les forces russes, plutôt modestes puisqu’elles ne représentent peut-être qu’un quart ou un cinquième des forces ukrainiennes, ont pratiquement désarmé les Ukrainiens, en détruisant méthodiquement les défenses aériennes, les chars, les stocks d’armes, les systèmes d’artillerie, les centres de commandement, les dépôts de carburant, les raffineries, les centres d’entraînement des mercenaires et même un abri souterrain à l’épreuve du nucléaire, à l’aide d’un missile hypersonique lancé d’un petit navire à un millier de kilomètres de distance (juste pour que certaines personnes au Pentagone se fassent faire un nouveau jeu de slips). Les forces militaires ukrainiennes restantes ont été chassées dans seulement trois petites poches, toutes situées à l’est, où elles sont méthodiquement démolies.

La mission a été compliquée par l’utilisation généralisée par les Ukrainiens de civils comme boucliers humains, ce qui a ralenti la progression et augmenté le nombre de victimes civiles. Certains éléments indiquent que les forces ukrainiennes restantes sont commandées à distance par le Pentagone, par l’intermédiaire de nazis intégrés dans chaque partie de la structure militaire, afin de combattre jusqu’au dernier Ukrainien. D’après les entretiens avec ceux qui parviennent à se rendre, ils sont démoralisés, considèrent que la poursuite de leur opération est inutile, mais sont empêchés de se rendre par le règne de la terreur nazie et de la drogue qui règne au sein de l’armée.

À un moment donné, dans les semaines à un mois à venir, l’Ukraine cessera d’être un environnement riche en cibles pour l’armée russe de haute technologie et il sera temps de changer la mission de neutralisation militaire de l’Ukraine en opérations humanitaires et de nettoyage. Dans le même laps de temps, la plupart des Ukrainiens qui voulaient fuir vers l’UE auront eu l’occasion de le faire et il sera temps de sécuriser les frontières occidentales de l’Ukraine. Si ce n’était du politiquement correct imposé, les Européens seraient peut-être ravis de voir des millions de réfugiés ukrainiens affluer pour pallier la grave pénurie de Blancs causée par le très faible taux de natalité des autochtones.

Il ne fait guère de doute que nous assisterons à d’autres faux drapeaux et provocations, comme le « massacre » de Bucha (qui a été soigneusement choisi parce que « Le boucher de Bucha » sonne bien, qui s’est produit trois jours après que les Russes se soient retirés comme un geste de bonne volonté basé sur les progrès des négociations, et où les cadavres, qui avaient l’air et sentaient le frais comme des marguerites, ont été observés assis et fumant des cigarettes). Il y avait aussi la maternité de Marioupol (où il n’y avait aucune femme, à l’exception d’une blogueuse locale spécialisée dans la beauté qui n’était pas enceinte). Et vous, mes chers lecteurs, qui savez tout, vous serez obligés de regarder et de lire ces conneries et, bien que vous sachiez tout, de feindre l’indignation, car sinon les gens autour de vous vous regarderont de travers. Je tiens à vous rassurer que cela ne fera pas de vous un sympathisant nazi.

Mais toutes les choses, bonnes ou mauvaises, ont une fin, et je suis prêt à parier que le Jour de la Victoire à Moscou, le 9 mai 2022, sera un grand événement. Personne ne l’a annoncé, mais je serais surpris que les plans militaires ne prévoient pas de mettre un terme à l’opération spéciale ukrainienne d’ici là.

Dmitry Orlov

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Les faux de la propagande anti-Russie

par Manlio Dinucci

Le New York Times a publié le 4 avril une photo satellite, datée du 19 mars, qui montre une route de la ville ukrainienne de Boutcha parsemée de cadavres. La photo, diffusée aux médias dominants à échelle mondiale, a été présentée comme preuve d’un “crime de guerre commis par les troupes russes en Ukraine”. Un examen technique démontre que la photo satellite n’a pas été prise le 19 mars, quand les troupes russes se trouvaient à Boutcha, mais le 1er avril, deux jours après qu’elles avaient quitté la ville. La date et l’heure exacte de l’image ont été calculées par le programme SunCalc sur la base de l’inclinaison du soleil au-dessus de l’horizon et donc de la direction des ombres. Dans l’image satellite publiée par le NYT, l’angle du Soleil est de 42 degrés. Cela signifie que la photo satellite a été faite à 11h57 GMT le 1er avril.

En outre, l’examen des photos des cadavres effectué par un expert médecin-légiste découvre divers indices d’une mise en scène. D’autres doutes fondés à propos de la narration officielle du “massacre de Boutcha” émergent de la chronologie même des événements : le 30 mars les soldats russes quittent Boutcha, le 31 mars le Maire de Boutcha le confirme et ne parle pas de morts, le 31 mars les néo-nazis du Bataillon Azov entrent dans Boutcha, le 4 avril est publiée la photo satellite avec les cadavres dans les rues. De plus au lieu de conserver les corps pour pouvoir les examiner et établir les causes de la mort ils vont être enterrés précipitamment dans une fosse comune où ils restent plusieurs jours. Ils sont ensuite exhumés pour ouvrir une “enquête” et accuser la Russie de “crime de guerre”.

D’autres preuves techniques montrent la fausseté de la narration officielle du masacre de Kramatorsk, attribué aux troupes russes. Le numéro de série du missile Tochka-U qui a frappé la gare ferroviaire, le 8 avril 2022, est Ш91579 (en russe). Ce numéro de série marque le stock de missiles Tochka-U possédé par l’armée ukrainienne. Seules les Forces Armées Ukrainiennes ont des missiles Tochka-U. La Russie n’en a pas depuis 2019 : ils ont tous été désactivés. Les Républiques Populaires de Donetsk et Lugansk n’ont pas et n’ont jamais eu des Tochka-U.

La direction du cône et l’empennage du missile qui a atterri sur le terrain proche de la gare ferroviaire de Kramatorsk montre clairement qu’il été tiré par la 19ème Brigade de Missiles Ukrainienne, basée à côté de Dobropoliè à 45 km de Kramatorsk. Auparavant les Forces Armées Ukrainiennes ont utilisé des missiles Tochka-U de la même série Ш915611 lancés sur Berdyansk et Ш915516 lancé sur Melitopol. Les mêmes missiles ont été utilisés contre Donetsk et Lugantsk. Le 10 avril, deux jours après le massacre de Kramatorsk, l’Armée ukrainienne a lancé deux missiles à fragmentation du même type Tochka-U : un contre Donetsk et un contre Novoaydar (République Populaire de Lugansk).

Publié samedi 16 avril 2022 par Grandangolo

(chaîne italienne 262 Byoblu)

Vidéo sur le site : https://www.byoblu.com/category/grandangolo-pangea/

Version écrite traduite de l’italien par M-A P


L’Europe n’a plus de contrats pour le gaz naturel russe

Par Dmitry Orlov – Le 4 avril 2022 – Source Club Orlov

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J’avais promis d’arrêter d’écrire sur ce sujet jusqu’à ce que quelque chose de significatif se produise, et une journée entière s’est écoulée sans rien de significatif, mais maintenant il y a ceci. Les médias germanophones se sont déjà déchaînés ces derniers temps sur les futurs achats de pétrole et de gaz naturel. Comme l’Allemagne figure sur la liste des « pays inamicaux » de la Russie, elle ne pourra, comme tous les États de l’UE, acheter du gaz naturel russe qu’en roubles, et non en euros ou en dollars américains. Et maintenant, voici une nouvelle qui devrait rendre les têtes parlantes allemandes super-doublement folles :

L’Allemagne se retrouvera sans gaz russe parce que son contrat n’est pas conclu avec Gazprom mais avec sa filiale Gazprom Allemagne, que Gazprom a abandonnée.

Il y a à peine un jour ou deux, les responsables allemands déclaraient haut et fort que leur contrat avec Gazprom prévoit un paiement en euros ou en dollars, et que l’Allemagne ne paiera donc pas le gaz russe en roubles. Cela devait rendre les choses parfaitement claires. Cependant, le contrat de fourniture de gaz de l’Allemagne est conclu avec GAZPROM Germania GmbH, située à Berlin, et non avec la véritable Gazprom, dont le siège est à Saint-Pétersbourg ! Les autorités allemandes savent-elles seulement qu’il s’agit de deux organisations complètement différentes ?

Gazprom Germania GmbH est le siège du conglomérat diversifié Gazprom Germania Group, qui comprend 40 entreprises opérant dans plus de 20 pays en Europe, en Asie et en Amérique du Nord. Jusqu’à vendredi, elle était une filiale à 100 % du groupe russe Gazprom. Vendredi, Gazprom s’est retiré de Gazprom Germania et n’a plus rien à voir avec son ancienne filiale berlinoise. Avec cela, Gazprom Germania a perdu tout lien avec le gaz russe. Pire encore, on pense qu’elle est insolvable et qu’elle risque de faire faillite dans quelques semaines, après quoi elle sera liquidée. Tous ses clients seront désormais obligés d’acheter du gaz à Gazprom Russie et de le payer en… roubles. Pas de roubles – pas de gaz !

Ayant imposé des sanctions anti-russes comme le lui demandait Washington, l’Allemagne a déjà gelé les réserves de change russes. Le plus grand centre de stockage de gaz du pays, à Rehden (Basse-Saxe), n’est rempli qu’à 0,5 % – un niveau historiquement bas. Jusqu’à ce vendredi, cette chambre forte, ainsi qu’un certain nombre d’autres installations situées à des points clés de l’infrastructure énergétique allemande, appartenaient indirectement à la société russe Gazprom, mais plus maintenant ! Si, auparavant, le gouvernement allemand menaçait de nationaliser les actifs gaziers russes sur son territoire, ces menaces sont désormais creuses. L’Allemagne n’a plus rien qu’elle puisse menacer de voler à la Russie pour l’obliger à continuer d’acheminer le gaz.

Au lieu de cela, les représentants de l’Allemagne doivent maintenant s’envoler pour Saint-Pétersbourg et négocier un nouvel accord avec Gazprom directement, en roubles. Sauf qu’ils ne peuvent pas non plus le faire ! Selon la Charte de l’énergie et le troisième paquet énergie de l’Union européenne, chaque fournisseur de ressources énergétiques de l’UE doit faire partie du système juridique de l’UE – peut-être pas directement, mais certainement par l’intermédiaire de filiales telles que Gazprom Germania GmbH. Ainsi, tous les contrats de Gazprom avec des acheteurs de l’Union européenne ont été signés par Gazprom Germania GmbH et ses autres filiales. Il ne pouvait en être autrement, car sinon les contrats seraient hors de la juridiction de l’Union européenne et les Européens considéraient cela comme inacceptable.

Mais maintenant, les Européens devront venir en Russie et signer des contrats en droit russe, avec un paiement stipulé en roubles. Bien sûr, la Commission européenne n’acceptera jamais cela… et nous devons maintenant attendre avec impatience de voir à quelle vitesse ce « jamais » prendra fin.

À propos, Rosneft Deutschland, la filiale allemande du géant pétrolier russe Rosneft, est désormais elle aussi orpheline. Il semble que les anciens partenaires de la Russie (devenus des « nations inamicales ») ne soient pas seulement déplacés vers le rouble pour le gaz, mais aussi pour le pétrole. Compte tenu de la pénurie actuelle de gazole en Europe, la perspective d’un pétro-rouble devient beaucoup plus claire que ne le souhaite l’Europe.

Dmitry Orlov

Cometh.

Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone


Ukraine et Energie

Source : Comaguer n°473 – 8 avril 2022

Ce bulletin est un premier aperçu sur un chantier beaucoup plus vaste qui peut, au moins dans son état actuel, porter ce titre général. Mais il faut admettre que, entre les secrets d’Etat, la puissance et l’opacité de grandes multinationales du pétrole et du gaz et les capacités accrues de manipulation médiatique toutes les données ne sont pas? comme on dit? sur la table.

Il reste qu’iI y a toujours dans la géopolitique un volet de géoéconomie et même si l’on en vient à la recherche des déterminations il y a un rapport à la fois étroit et complexe entre infrastructure (économique) et superstructure (politique et idéologique) pour utiliser les catégories marxiennes.

Dans la planification soviétique la république socialiste ukrainienne est un gros fournisseur de charbon et de plusieurs variétés allant de l’excellente anthracite au médiocre lignite en passant par le charbon cokéfiable et au charbon vapeur pour la production électrique Cette ressource est concentrée dans le Donbass et principalement dans sa partie orientale au voisinage de la frontière russe. Comme il existe également des ressources en fer manganèse la sidérurgie s’y installe dés la fin du régime tzariste et connait une expansion considérable pendant la période soviétique .

L’offensive allemande du 22 juin 1941 est, à ses débuts, très rapide et en décembre 1941 l’Ukraine est occupée dans sa totalité. Une partie de l’armée du Reich qui poussera jusqu’à Stalingrad partira du territoire ukrainien.

Les ressources minières et sidérurgiques passent donc aux mains des allemands. L’énorme production de guerre soviétique (blindés, artillerie, avions …) s’effectuera plus à l’Est. Après la victoire le Donbass reprend sa place qui est importante mais non plus unique dans l’économie charbonnière et l’industrie lourde soviétique réorganisées. De là le fait qu’aujourd’hui encore le charbon assure 25 % de la production électrique du pays en même temps qu’une partie importante de sa production métallique.

Au moment de l’indépendance se met en place plus que dans aucune autre république soviétique le pillage et l’appropriation privée des biens collectifs  par des éléments de la nomenklatura.

Nous joignons à ce bulletin une liste d’oligarques ukrainiens établie en 2012 par un consultant polonais dans le cadre d’une vaste étude de 112 pages intitulée : «The oligarchic democracy – The influence of business groups on ukrainien politics » publiée par le Center for Eastern Studies à Varsovie.

C’est de cette région qu’émerge la première équipe d’oligarques que nous allons dénommer les ‘Oligarques orientaux’. La figure de proue de cette équipe est bien connue c’est Yanukovich. Il n’est pas le plus riche mais il va être le porte parole des grands féodaux capitalistes du Donbass et de l’est ukrainien et le nom qu’il donnera à son parti : Parti des Régions fait bien comprendre que son assise est régionale sous entendu à l’Est.

Mais cette puissance fit des jaloux au centre et à l’ouest où les ressources naturelles comme le charbon sans être inexistantes sont de moindre importance mais où d’autres industries ont été développées. Il va donc émerger de ces régions un nouveau groupe nommons les par commodité ‘oligarques de l’Ouest ‘ moins puissants financièrement mais désireux de ne pas laisser à ceux de l’Est le monopole du pouvoir politique, pouvoir politique marqué par une corruption d’un niveau exceptionnellement élevé permettant de distribuer la manne publique aux amis du gouvernement une forme de clientélisme portée à des niveaux extrêmes. Cette situation est bien connue des capitalistes et des gouvernements occidentaux toujours à l’affût de rentes de situation juteuses,

Dans ce contexte va se développer une opération occidentale de longue durée de séparation économique et industrielle de l’Ukraine de la Russie.

Jusqu’en 2004 les ‘oligarques de l’Est’ les plus riches ont dominé la situation et ils ont pu profiter des bonnes relations de voisinage qu’ils entretenaient avec leurs homologues russes. Cependant l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine et sa prise en main progressive de l’appareil d’état va faire que les oligarques russes aussi puissants qu’ils aient été n’ont à aucun moment exercé le pouvoir politique. Il y a bien olig-archie c’est à dire pouvoir de quelques très riches en Ukraine il n’y a pas eu olig-archie en Russie. Le pouvoir politique russe a composé avec cette force économique, il n’y a pas été soumis et la chute de Khodorkovsky a fait comprendre aux autres ambitieux qu’il restait possible de beaucoup s’enrichir mais pas de prendre le pouvoir politique.

La révolution orange de 2004 en Ukraine correspond à la prise du pouvoir politique par les oligarques de l’ouest avec les deux figures principales de Yuschenko et de Yulia Timoshenko. Mais malgré le fort soutien occidental dont ils ont bénéficié ils peinent à écarter le groupe rival du cœur du pourvoit au point qu’aux législatives de 2005 la parti des régions est majoritaire et yanukovich devient premier ministre.

Du point de vue de la politique de l’énergie la période qui s’achève reste marquée par l’importance de la production d’électricité nucléaire (50 % de la production) et par le maintien d’un flux important de pétrole et de gaz russes. Pourtant les sirènes capitalistes étasuniennes sont venues charmer les oreilles des oligarques de l’ouest. En effet des études géologiques qui s’avèreront ensuite bien légères voire malhonnêtes ont permis de découvrir deux zones extrêmement prometteuses voir d’importance mondiale pour l’extraction de gaz de schiste et extraordinaire constante de la bipolarité ukrainienne : l’une à l’Est l’autre à l’Ouest . C’est ainsi qu’en 2003 l’Ukraine c’est à dire l’équipe de l’Est accueille la SHELL bien connue pour ses capitaux et sa maitrise technologique qui a décidé de mettre en exploitation le « fabuleux » gisement de l’Est.

L’équipe de l’Ouest sitôt arrivée au pouvoir en 2004 veut prendre sa part de ce nouveau gâteau et va inviter CHEVRON à s’installer en Ukraine pour exploiter le « fabuleux » gisement de l’ouest. Le mirage du gaz de schiste ukrainien s’est prolongé une dizaine d’années entre manifestations populaires contre les dégâts environnementaux de l’exploitation du gaz de schiste, incertitudes politiques,- le parti des régions reprend le pouvoir en 2010 – et surtout attente insatisfaite par les deux multinationales d’une législation de rêve permettant d’exploiter le sous sol ukrainien dans les conditions les moins onéreuses possibles, lisez les plus dévastatrices pour l’environnement à l’échelle mondiale. Ce que révèle cet épisode c’est que les deux clans oligarchiques partageaient avec les Etats-Unis la volonté de diminuer la place du gaz russe dans l’économie ukrainienne c’est-à-dire de découpler autant que possible l’économie ukrainienne de l’économie russe. Ce découplage gazier s’il avait lieu aurait permis de remplacer le gaz russe par le gaz ukrainien dans tout l’ouest : Hongrie, Slovaquie et la suite …en utilisant suprême satisfaction et discrète revanche politique le réseau de gazoducs organisé par Gazprom et la Russie.

Dès 2004 l’équipe Yuschenko Timoshenko avait tenté de jouer avec le feu en essayant d’arracher à la Russie des tarifs exorbitants pour le transit par le territoire ukrainien du gaz russe destiné à l’Europe occidentale. La manœuvre véritable racket, consistant à fermer les vannes des gazoducs vers l’Ouest en plein hiver et à siphonner le gaz dans des stockages ukrainiens , n’a pas été appréciée par les clients européens et il n’en a plus été question au point qu’ à défaut de pouvoir utiliser le gazoduc sous marin Nord Stream 2 fermé pour des raisons politiques Gazprom fait en ce moment même transiter par l’Ukraine qui accepte de très grosses quantités de gaz russe.

Le coup d’état de 2014 (Maidan 2) était destiné à mettre un terme définitif au pouvoir du clan de l’Est. La fuite de Yanukovich et L’arrivée au pouvoir de Poroshenko petit oligarque lui-même mais porteur des intérêts du clan ouest et surtout bien encadré par les groupes fascistes de l’Ouest témoignait de la réussite de ce plan occidental et plus précisément germano-américain, l’Allemagne manifestant à nouveau ,comme entre 1917 et 1920 et comme avec le Reich hitlérien, un appétit renouvelé pour les vastes espaces ukrainiens, les terres noires fertiles et un appareil industriel certes délabré mais pouvant prendre toute sa place après la Tchéquie la Slovaquie la Hongrie et la Pologne dans la vaste zone d’influence et de sous-traitance du capitalisme allemand contemporain . Ce plan va être perturbé par l’insurrection du Donbass la sécession de facto d’une partie des deux provinces de Donetsk et Louhansk et la réponse militaire du gouvernement de Kiev. Shell et Chevron percevront très vite la profondeur de la crise et l’impossibilité d’investir et de travailler dans un tel climat d’insécurité. Dés 2015 ils abandonnent la partie « Shale gas game over ».

Le charbon lui-même pose problème car depuis 2014 la production charbonnière ukrainienne est concentrée aux ¾ dans les deux républiques dissidentes.

C’est alors que suivant à la trace son papa, alors vice président des Etats-Unis, le jeune Hunter Biden entre en scène. Le big oil abandonnant la partie pourquoi effectivement ne pas fabriquer une grosse entreprise gazière et pétrolière ukrainienne qui pourrait s’émanciper du fournisseur russe. D’où le choix de Burisma qui accueille Hunter Biden dans son Conseil d’administration. Mais Hunter n’est pas de taille à faire avancer un projet si ambitieux et les démocrates perdent le pouvoir en 2016.

L’oligarque Poroshenko reste en place et bien qu’il ait été accueilli triomphalement par le Congés à Washington il est insuffisamment docile et tout en sabotant les accords de Minsk il s’avère incapable même en laissant une large autonomie aux éléments fascistes de l’armée ukrainienne de mettre un terme par la force à la sécession du Donbass.

Washington doit donc changer de cheval. Pas de Maidan 3. L’élection de Zelensky en 2019 est le fruit d’un coup d’état médiatique. Il porte au pouvoir un petit agioteur vénal très proche d’un grand oligarque extérieur aux deux clans précédents Kholomoisky très puissant dans les médias mais complètement soumis aux orientations étasuniennes qui fait croire c’est la clé de sa nette victoire électorale à la réconciliation des deux parties de l’Ukraine.

Il n’en fera évidemment rien. L’arrivée au pouvoir de Zelensky est simplement une nouvelle étape. Le jeu de bascule entre les oligarques de l’est et les oligarques de l’ouest qui crée un désordre politique permanent s’achève. L’équipe Trump au pouvoir à Washington prend l’Ukraine en gestion directe et pour éviter des interférences démocrates sur le terrain Trump lui-même s’en prend à Joe Biden à travers l’aventure ukrainienne de Hunter Biden.

Dés l’arrivez de Biden à la Maison Blanche l’agent Zelensky va devoir appliquer la nouvelle politique de Washington conduite par les organisateurs de Maidan 2 (Biden, Blinken,Sullivan et Nuland) mais cette fois sans oligarques à ménager d’où qu’ils viennent et avec des alliés fascistes de moins en moins dociles qui veulent reprendre la Crimée par la force, liquider les dissidents du Donbass et en finir avec la russophonie en soumettant les russophones ukrainiens par tous les moyens.

Dans ce contexte l’appartenance éventuelle à l’Union européenne est un rêve d’ « occidentalisation » caressé depuis trente ans qui a perdu tout contenu sérieux pour nombre d’ukrainiens. Dix ou douze millions d’entre eux ont quitté l’Ukraine avant 2022 et la technocratie bruxelloise n’a aucune envie de porter l’énorme fardeau ukrainien.

Affaiblie économiquement et démographiquement l’Ukraine continue à consommer du gaz russe mais de façon indirecte c’est-à-dire qu’elle le rachète à des pays voisins plus à l’ouest. Techniquement un gazoduc peut être « retourné » c’est-à-dire transporter du gaz dans le sens contraire au sens initial avec cette réserve que cette opération ne se fait pas instantanément, coûte et ne peut pas être reproduite indéfiniment. Il s’agit donc d’une donnée stratégique dans la guerre du gaz que les Etats-Unis désormais exportateurs de gaz de schiste livrent à la Russie sur le continent européen. L’Ukraine est le centre d’un conflit d’importance mondiale qui est décrit en 2018 dans la nouvelle doctrine stratégique des Etats-Unis la page de la guerre contre le terrorisme ouverte par Bush en 2001 est tournée ce qui sera concrétisé par l’abandon de l’Afghanistan en 2021 et commence la guerre contre deux adversaires nommés en tant que tels : la Chine et la Russie. L’approvisionnement énergétique, clé de toute activité productive, y occupe une place centrale.


23e anniversaire du bombardement de la Yougoslavie par l’OTAN – 24 mars 1999

Parti marxiste-léniniste du Canada

Début du bombardement de Belgrade, en Serbie, le 24 mars 1999

L’article suivant a été publié dans Le Marxiste-Léniniste du 16 mars 2019 à l’occasion du 20e anniversaire du bombardement de la Yougoslavie par l’OTAN.

Le 24 mars 1999, les bombes se sont mises à pleuvoir sur Belgrade. L’OTAN commençait son attaque criminelle contre la Yougoslavie. Sous prétexte d’une intervention humanitaire, les États-Unis et les grandes puissances de la Vieille Europe, en particulier l’Allemagne, la France et la Grande-Bretagne, secondés par le Canada et tous les pays membres de l’OTAN à ce moment-là, ont déclenché une guerre aérienne et des destructions massives et injustifiées dans ce pays. Plus de 80 % des frappes de l’OTAN ont eu pour cible des civils, des quartiers résidentiels, des endroits de travail, des cliniques et des écoles. Plus de 50 000 sorties et le recours à l’uranium appauvri ont créé des problèmes de santé à long terme et contaminé l’environnement. Les frappes contre les usines de production chimique ont contaminé la population et l’environnement et les bombes à fragmentation et les mines ont continué de tuer et de mutiler les gens au-delà de la guerre.

La guerre d’agression contre la Yougoslavie a servi de précédent pour la destruction du droit international. En déclenchant cette guerre, l’OTAN a violé sa propre charte fondatrice, l’Acte final d’Helsinki de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe et la Charte des Nations unies. La souveraineté et l’intégrité territoriale de la Yougoslavie garanties par la Charte des Nations unies ont été ignorées et ouvertement attaquées dans le cas de ce pays membre fondateur des Nations unies.

La « contribution » du Canada à la perpétration de ces crimes de guerre dans l’ancienne Yougoslavie a été substantielle. En 1999, le Canada siégeait à la présidence du Conseil de sécurité des Nations unies où aucun pays n’avait soumis de résolutions pour obtenir l’approbation des frappes contre la Yougoslavie. Il a grandement contribué aux prétextes fabriqués de crise humanitaire auxquels il a eu recours pour légitimer le contournement des institutions telles les Nations unies établies dans la période d’après-guerre. Le Canada lui-même a fourni 18 Hornets CF-18 et des équipes au sol pour les sorties. Des aéronefs canadiens ont réalisé 682 sorties au coût de 54,5 millions de dollars, ont largué au total 530 bombes dont 361 guidées par laser. Quelques semaines seulement avant la guerre, le Canada a acheté un approvisionnement d’urgence de 300 bombes de l’armée américaine. Des pilotes canadiens ont mené 10 % des frappes aériennes. Voilà ce que fut le rôle du Canada dans l’« intervention humanitaire » de l’OTAN. À l’époque, le Canada faisait beaucoup de tapage au sujet de la « politique de sécurité humanitaire » du ministre des Affaires étrangères d’alors, Lloyd Axworthy, dont le concept a été repris par l’OTAN pour ses interventions futures sous l’appellation de « doctrine de la responsabilité de protéger ».

La guerre de l’OTAN contre la Yougoslavie a été le premier engagement militaire de l’organisation depuis sa formation, mais ce n’est pas tout. Elle a représenté un véritable tournant dans la perpétration de crimes contre l’humanité alors qu’on est passé d’opérations clandestines à la violation ouverte du droit international[1]. Par exemple, c’est dans cette guerre qu’il y a eu la première tentative non clandestine d’assassiner un chef d’État en Europe. Les frappes militaires des studios de radio et de télévision à Belgrade, renouvelées le 3 mai, Journée mondiale de la liberté de la presse, ont engendré la doctrine de l’OTAN selon laquelle tout journaliste, travailleur des médias ou organe de presse qui ne travaille pas pour l’OTAN est un ennemi propagandiste et une cible militaire. Depuis cette attaque contre la liberté d’expression et le droit de conscience, le nombre de journalistes et de photographes de presse tués en action a augmenté de façon phénoménale.

Parmi les bombardements aveugles de cibles civiles par l’OTAN figuraient le ministère de l’Intérieur de Serbie (à gauche) et la radiotélévision serbe.

En dépit de tous les prétextes soulevés pour justifier la guerre et la destruction aveugle qu’elle a engendrées, l’OTAN s’est servie de cette guerre comme tremplin pour proclamer son intention de mener des guerres mondiales d’agression et d’occupation et, ultérieurement, de changement de régime. Les agressions contre l’Irak et l’Afghanistan et la « guerre mondiale contre la terreur » lancée le 11 septembre montrent amplement à quoi rime l’« humanitarisme » de l’OTAN.

Les projets d’un « grand Moyen-Orient », l’ingérence au Soudan, au Tibet et au Caucase, les campagnes contre le Zimbabwe, Cuba, la Somalie et le Liban, la destruction ultérieure de la Libye, l’agression contre la Syrie et les menaces de guerre constantes contre l’Iran et la République populaire démocratique de Corée ainsi que les actes d’agression actuels contre le Venezuela, montrent que le « nouvel ordre mondial » des impérialistes, fondé sur la réalisation de leur objectif de domination par la force, a laissé derrière lui une mer de dévastation et de misère humaine. La voie tracée par l’OTAN est en violation de la Charte de l’ONU et du droit international dont la base même est la renonciation à la violence.

Le 20e anniversaire des frappes criminelles de l’OTAN contre la Yougoslavie a lieu alors que l’OTAN célèbre son 70e anniversaire avec des plans de maintenir l’alliance dans le contexte de l’aiguisement des contradictions entre les États-Unis et les grandes puissances de la Vieille Europe et de la crise du Brexit en Grande-Bretagne. Les ministres des Affaires étrangères des pays de l’OTAN se réunissent pour un sommet à Washington du 30 mars au 7 avril.

Lors de ce sommet, les impérialistes américains proféreront de nouvelles menaces contre les membres de l’OTAN pour qu’ils se plient docilement à leurs exigences, à défaut de quoi ils menacent de quitter l’OTAN, ce qui jetterait le bloc militaire agressif dans une autre phase de sa crise existentielle. Les États-Unis ne toléreront aucune négociation au sein même du bloc de l’OTAN. Ils veulent que les forces armées des pays de l’OTAN soient intégrées sous le commandement américain, comme c’est le cas pour le Canada, la Pologne et, maintenant, les forces spéciales italiennes. Ils exigent que les pays défraient les coûts du maintien des forces américaines stationnées sur leurs territoires et des bases américaines et ils veulent aussi qu’on leur accorde l’impunité, comme avec les soi-disant accords sur le statut des forces signés avec des pays comme la Corée du sud et le Japon. Tout cela est fait au nom de la paix, de la liberté et de la démocratie et montre quels dangers pointent à l’horizon. Ces développements montrent aussi non seulement la nécessité de démanteler l’OTAN et de sortir de l’OTAN mais aussi de lutter pour faire de tous les pays des zones pour la paix.

Incontestablement, la tragédie qui a été déclenchée par les frappes brutales et criminelles déchaînées contre la Yougoslavie en 1999 au nom de la « sécurité humaine » et autres prétextes « humanitaires » n’était que la première salve des crimes commis par les impérialistes américains et l’OTAN aujourd’hui. Il faut tout mettre en oeuvre pour empêcher les impérialistes et leurs porte-paroles et agences dans chaque pays de briser l’unité du peuple contre les guerres d’agression impérialistes et le changement de régime. Toute personne éprise de paix est appelée à s’unir dans l’action pour établir des gouvernements antiguerre qui ne permettent pas que se produisent de tels crimes contre l’humanité. Toute tentative officielle, ouverte ou clandestine, de briser le mouvement pour la paix doit être contrecarrée.

Note

1. Dans son livre « The Globalization of NATO » (Clarity Press, 2012), Madhi Darius Mazemroaya souligne l’importance de la guerre en Yougoslavie pour l’OTAN.

« La Yougoslavie a représenté un tournant pour l’Alliance atlantique et son mandat. L’organisation a laissé tomber sa prétention défensive et a adopté une stratégie offensive sous des formes humanitaires. De la Yougoslavie, l’OTAN a commencé son périple pour devenir une force militaire mondiale. Des guerres des Balkans, elle a élargi ses régions internationales d’opérations à l’extérieur de la zone euro-atlantique jusqu’aux pays du Caucase, de l’Asie centrale, de l’Afrique de l’Est, du Moyen-Orient, de l’Afrique du Nord et de l’océan Indien. Elle a, en pratique, transformé la Méditerranée en lac de l’OTAN par le Dialogue méditerranéen et l’Initiative de coopération d’Istanbul, et tente de faire de même dans la mer Noire et dans la région de la mer Caspienne où elle voudrait assurer une présence stratégique. L’Initiative de la sécurité du golfe entre l’OTAN et le Conseil de coopération du golfe vise aussi la domination du golfe Persique et l’encerclement de l’Iran. Israël est maintenant un membre de facto de l’organisation militaire. Aussi, des navires de l’OTAN sillonnent la mer Rouge et le golfe d’Arden. Ces bâtiments de guerre sont déployés vers les côtes de la Somalie, de Djibouti et du Yémen et font partie des objectifs de l’OTAN de créer un cordon de navires pour contrôler les importantes voies navigables et les voies de transit maritimes.

« […] L’OTAN a visiblement joué un rôle important à compléter la stratégie des États-Unis pour la domination de l’Eurasie, qui comprend l’encerclement de la Russie, de la Chine, de l’Iran et de leurs alliés par un cordon militaire contrôlé par Washington. Le projet de bouclier antimissile mondial, la militarisation du Japon, les insurrections en Libye et en Syrie, les menaces contre l’Iran et la formation d’une alliance militaire semblable à l’OTAN dans la région de l’Asie-Pacifique sont des composantes de ce projet géopolitique colossal. Cependant, la mondialisation de l’OTAN a provoqué la création d’une nouvelle série de contre-alliances eurasiennes qui ont des liens jusqu’en Amérique latine. L’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC) et l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) ont été créées par la Russie, la Chine et leurs alliés comme boucliers contre les États-Unis et l’OTAN et comme moyen de leur tenir tête. »

(LML Quotidien, affiché le 23 mars 2022. Supplément du LML, volume 49, numéro 10, 16 mars 2019)



Bulletin COMAGUER n° 471

27 Mars 2022

Depuis quelques jours il est possible, malgré la lourde propagande médiatico gouvernementale, de lire ou de visionner des documents donnant à comprendre ce qu’est l’Ukraine contemporaine et particulièrement ce qu’elle est devenue à partir du moment où elle est devenue un champ d’activité pour les révolutions de couleur orchestrées par les Etats-Unis.

La première tentative est la révolution « orange » de 2004.Celle-ci permet d’obtenir que Viktor Yanukovych élu à la présidence de la République au deuxième tour de l’élection tenue le 21 Novembre 2004 accepte sous la pression de la rue et après les visites à Kiev de rien moins que Henry Kissinger et Zbignew Brzesinski et les soutiens publics de John Mac Cain, Hillary Clinton Lech Walesa et JM Barroso , alors président de la commission européenne avant de prendre la direction de la banque Goldman Sachss que soit organisé un troisième tour non prévu dans la constitution mais accepté par la Cour suprême qui voit sa défaite au profit du leader « orange » Viktor Yuschenko .

L’élection présidentielle suivante en 2010 est à nouveau remportée par Viktor Yanukovych. Le parti « orange » est représenté par Mme Timoshenko qui a pris la place de Viktor Yuschenko.

D’une présidentielle à l’autre la sociologie ukrainienne électorale ne varie guère et la coupure entre l’Est et le sud-est où domine le parti des région de Yanukovych et l’ouest nord ouest où dominent les pro-occidentaux et leur composante néonazie se maintient.

C’est donc dans ce contexte politique passablement agité sur fond de régression économique qu’a lieu l’élection de 2014 gagnée à nouveau par Yanukovych. C’en est trop pour le camp occidental. Il faut orchestrer une vraie rupture à son profit. S’en suit MAIDAN 2, la revolution d’abord colorée puis sanglante le renversement du gouvernement et la fuite de Yanukovych en Russie.

Pour bien comprendre ce qui se joue à ce moment là nous vous invitons à lire l’analyse réalisée sur place et à chaud fin février 2014 par les militants du Parti Communiste bolchevique de toute l’Union Soviétique (PC b tUS). Ce texte a été traduit en français et publié par Jacques Lejeune dans le bulletin « Nouvelles d’Urss » dont il était également l’éditeur. Ce bulletin n’a pas survécu au décès de son fondateur mais sa lecture qui comporte de nombreux témoignages sur les luttes sociales en Russie, au Kazakhstan en Ukraine après 1991 donne à comprendre ce qu’a représenté pour la classe ouvrière soviétique l’écroulement de l’URSS. Le salaire minimum mensuel en Ukraine aujourd’hui s’élève à 133€.

L’intérêt de l’article réside dans le fait qu’il s’agit d’un point de vue de classe sur le coup d’état de Maidan, et sur son importance politique mondiale puisqu’il constitue l’achèvement de l’encerclement de la Russie par l’OTAN. Ce qui conduit in fine le PCB t US à s’inquiéter de la faiblesse militaire de la Russie face à son ennemi déclaré, faiblesse qu’il impute à Poutine.

Huit ans ont passé depuis.

***

Ces jours derniers, le monde a frémi de ce qui s’est produit et continue de se produire en Ukraine. Pour la première fois, après la fin de la Seconde Guerre mondiale en 191+5, dans ce très grand pays européen, ancienne république de l’U.R.S.S., les fascistes ont pris le pouvoir.

Les évènements qui ont précédé le coup de force de sont développés impétueusement. Le 18 février, à l’appel d’Oleg Tyaghnibok, leader de la «Svoboda» bandéraienne national-fasciste, il a été procédé à une marche «pacifique» vers la Rada suprême afin d’exercer une pression sur les députes dans le but de les faire revenir à la Constitution de 2004. Au cours de cette marche, de nouveau, du côté des bandes radicales de droite, des cocktails Molotov, mélanges incendiaires, ont été lancés et des coups de feu ont été tirés. Du côté des organes du maintien de l’ordre légal, il a été répondu par des grenades assourdissantes et des canons à eau. Ce n’est que le 20 février qu’il leur a été permis de faire usage de leurs armes à feu Sur les toits des immeubles tout comme lors de la période du coup de force sanglant yel­tsinien des 3 et 4 octobre 1993 à Moscou, avec le soutien de l’Occident des tireurs d’élite ont fait leur apparition et ont tiré pour la défaite des deux parties en présence au conflit

Comme résultat de la bacchanale sanglante déchaînée par les deux clans de la bourgeoisie —d’une part, le clan de V. Yanoukovitch qui exprime les intérêts du gros capital oligarchique et, d’autre part, le clan également oligarchique, le clan national-bandéraien (la «Bat’kivchtchina» de A. Yatsényouk, l’«Oudar» de Y. Klitchko, la «Svobo­da» de O. Tyaghnibok) à ce moment-là dans l’opposition, qui reflète les intérêts de la petite et moyenne bourgeoisie nationaliste, ainsi que d’une partie du gros Capital orienté sur l’U.E. et placé sous l’entier contrôle du capital américano-sio­niste, de l’impérialisme américano-OTANien qui mène la lutte pour la domination mondiale — près de 100 personnes sont mortes et environ un millier d’autres ont été blessées des deux côte du conflit durant les journées d’opposition au Maidan à Kiev. Le 20 février, les ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, de la France et de la Pologne sont arrivés à Kiev. Sous leur pression, Yanoukovitch a signé un accord avec les représentants de l’opposition pro-occidentale relatif au retour à la Constitution de 2004, qui limite le pouvoir du président, et aux élections anticipées du chef de l’État ukrainien. En fait, V. Yanoukovitch a signé, par la médiation des émissaires «démocratiques» occidentaux, un acte de capitulation entre les mains des représentants de la bourgeoisie compradore vénale, encore plus réactionnaire, et qui prêche les idées du fascisme.

Le 22 février, le Président de l’Ukraine V. Yanoukovitch a fui lâchement et ignominieuse­ment avec toutes sa compagnie, abandonnant le poste de chef de l’État. La clique de l’opposition de la bourgeoisie s’est alors emparée sur-le-champ du pouvoir dans le pays, constituant une nouvelle direction du Conseil suprême, dont l’un des leaders de la «Bat’kivchtchina» A. Tourtchinov a été élu président également confirmé pour remplir la fonction de président de l’Ukraine. Ce sont des représentants de l’ancienne opposition qui ont été nommés à tous les postes clés de l’état. En particulier, c’est le président de la «Svoboda» O. Makhnitski qui a été confirmé comme procureur général de l’Ukraine. A présent, ce sont donc des bandéraiens qui vont administrer la «justice» en Ukraine, bien entendu à la manière bandéraienne nationale-fasciste. Les élections du président de l’Ukraine ont été fixées au 25 mai. La formation d’une majorité de coalition va bon train à la Rada suprême pour constituer le gouvernement.

Les travailleurs d’Ukraine se sont mis sur le dos, au prix de leur sang, à la place d’une clique d’oppresseurs, une autre clique, encore plus réactionnaire. Le coup de force fasciste commencé en Ukraine fin novembre 2013, avec le plein soutien de l’Occident et payé par lui, est accompli. Une dictature bandéraienne nationale-fasciste a été instaurée dans le pays.

Les fascistes bandéraIens abattent avec acharnement dans toute l’Ukraine les monuments au guide du prolétariat mondial Vladimir Ilitch Lénine, tentant par cela de faire disparaître tout souvenir de Lénine, de la période soviétique de vie, de l’amitié des peuples et de l’internationalisme prolétarien, en particulier dans la jeunesse ouest-ukrainienne, trompée et intoxiquée par les idées des fascistes bandéralens, laquelle comprend pourtant parfaitement que ce n’est que sous le Drapeau rouge, armée des idées du marxisme-léninisme, que la classe ouvrière, les travailleurs de l’Ukraine, pourront opposer de la résistance au fascisme.

Quelques foyers de résistance à l’offensive du fascisme bandéraien se sont organisés dans quelques régions orientales et sud-orientales de l’Ukraine, en Crimée ; organisés par les travailleurs, mais pour le moment essentiellement sous la conduite de groupes bourgeois bien déterminés, d’orientation favorable à la Russie.

Nous, les bolchéviks, déclarons que la victoire sur le fascisme, qui est généré et développé par le gros capital sioniste transnational, ne peut être remportée qu’en abolissant la propriété privée, en nationalisant la propriété des oligarques et autres voleurs, qu’en liquidant le pouvoir de la bourgeoisie.

La demeure du voleur Yanou­kovitch, éblouissante de luxe, le cède-t-elle vraiment en luxe aux villas des oligarques ukrainiens (de Kolomoiski, par exemple) ou autres? Les actuels gouvernants de l’Ukraine déclarent déjà que les caisses de l’Ukraine sont vides, tandis que le pays se trouve en état de pré-cessation de paiement par la faute de l’ancien gouvernement de N. Azarov. Et voilà qu’il se répète le même tour de passe-passe qu’au début de 2010, lorsque la clique Yanoukovitch-Azarov de la bourgeoisie arrivant au pouvoir faisait mention de l’état catastrophique de l’économie de l’Ukraine par la faute du régime précédent de Youchtchenko-Timoshenko.

Et les appels vont déjà bon train aux structures financières internationales, à l’U.E. et au F.M.I., en les priant de bien vouloir leur accorder un soutien financier de l’ordre de 35 milliards de dollars. La direction du F.M.I. a déjà donné son accord préalable de crédit au «nouveau pouvoir légitime». Bien entendu, aux conditions habituelles du F.M.I.: augmentation des tarifs des services publics, gel des salaires et de tous les versements sociaux.

Les travailleurs d’Ukraine paieront, pour l’installation au pouvoir des nationalistes et des fascistes bandéraiens, non seulement par leur sang, mais’ également par la chute ultérieure de leur niveau de vie et par leur paupérisation. L’heure da dégrisement du peuple laborieux d’Ukraine arrivera très vite. Lorsque les travailleurs d’Ukraine, en particulier d’Ukraine occidentale, comprendront que les victimes qu’ils ont immolées l’ont été en vain, que les nationaux-fascistes usurpateurs du pouvoir les ont trompés une nouvelle fois, et que ces der­niers ont déjà commencé à se quereller jusqu’à échanger des coups pour les postes clés à l’intérieur de l’État, la colère du peuple sera alors terrible.

L’actuel maïdane, qui se débat sous des drapeaux jaunes-bleus pétlyouraiens et rouges-noirs bandéralens étrangers au peuple, se transformera alors en un maidane à Drapeaux rouges prolétariens qui se lancera dans la lutte pour l’anéantissement final et sans retour du pouvoir du capital.

* * *

Les programmes des actuels bandéraiens, pogromistes et radicaux de droite, héritiers des SA-Sturmabteilungen1 hitlériennes, maîtres idéologiques du coup de force fasciste, le «Svoboda» d’Oleg Tyaghnibok, le «Trident» et. Bandera de Dm. Yaroche et autres sont pleins de haine pour le grand peuple russe, débordants de russophobie zoologique et d’anticommunisme. Leur offensive est en cours contre la grande langue russe qui est la langue de communication internationale de tous les peuples slaves, de tous les peuples de 1’ancienne U.R.S.S.

 
  

Les bandéraiens fraient un chemin aux idées d’interdiction de l’usage de la langue russe en Ukraine avec poursuites contre ceux qui oseraient l’utiliser en s’adressant à autrui et dans les jeux d’écritures en ukrainien. Une telle violence ne peut pas ne pas provoquer de la résistance de la part de ceux pour qui la langue russe est la langue maternelle depuis déjà de nombreuses générations. Les vandales détruisent non seulement les monuments à Lénine, mais même encore d’autres monuments (comme par exemple celui à Mikhahil Koutouzov, grand chef d’armée de la Russie, héros de la Guerre patriotique de 1812…).

Les bandéraiene trompent insolemment la jeunesse ouest-ukrainienne en l’ayant éduquée durant plus de 20 ans dans l’idée que les suppôts et bourreaux fascistes — Bandéra, Choukhévitch, les sou­dards de l’OUN-UPA sont des héros, tandis que Lénine et Staline ne sont que des tyrans sanguinaires.

Et les jeunes gens ne savent donc pas, en raison de cette actuelle instruction d’orientation anticommuniste et antisoviétique, de cette instruction qui fausse la vérité historique, que c’est précisément au temps de Staline qu’ont été réunies toutes les terres ukrainiennes en un seul état ukrainien, que c’est sous le Drapeau rouge qu’a été remportée la victoire sur le fascisme par l’ensemble du peuple soviétique inspiré par les idées du marxisme-léninisme, par l’ensemble du peuple soviétique défendant sa Patrie, défendant victorieusement y compris la liberté et l’indépendance de l’Ukraine, en sauvant le monde entier du fascisme.

On nous appelle à rejoindre l’Europe. Mais enfin, l’Ukraine ne se trouve-t-elle pas déjà justement en plein centre de l’Europe? De plus, dans la période soviétique, la République socialiste soviétique ukrainienne faisait partie, au sein de l’U.R.S.S., de la dizaine de pays les plus hautement développés du monde, les travailleurs d’Ukraine avaient un travail permanent, percevaient régulièrement un salaire, avaient la certitude de leur lendemain, et la population de l’Ukraine croissait régulièrement, atteignant 52,2 millions d’habitants au début de 1992.

Au bout de 10 ans déjà de prétendue «indépendance», au début de l’an 2000, l’O.N.U. classait l’Ukraine parmi les cinq nations de la planète en voie d’extinction. Actuellement, selon les données officielles, la population du pays ne dépasse que peu les 45 millions d’habitants et, en tenant compte des six millions qui sont partis à l’étranger à la recherche d’un salaire, l’actuelle Ukraine «indépendante» et «souveraine» ne compte pas plus de 38 millions d’habitants.

En signant l’accord d’association avec l’U.E., l’Ukraine2 perdra le restant de sa production de haute technicité, renoncera définitivement à son indépendance économique et, par suite, politique. Des centaines de milliers de travailleurs d’Ukraine seront jetés à la rue, venant grossir l’armée de plusieurs millions de chômeurs.

* * *

Les évènements qui se produisent en Ukraine ont une portée non seulement intérieure, mais également internationale.

L’Ukraine s’est transformée à l’instant présent en point principal, en nœud principal des contradictions de l’ensemble du système capitaliste mondial, elle se transforme en une arène générale de la lutte internationale entre le Travail et le Capital.

Le système capitaliste mondial traverse présentement une crise extrêmement profonde à laquelle il n’y a pas d’issue. Pour prolonger son existence, l’impérialisme OTAN provoque alors des guerres dans le monde entier, détruisant les pays et asservissant les peuples, s’emparant de leurs ressources naturelles et de leurs matières premières.

Le capital américano-sioniste jette un regard cupide sur la Russie, ambitionnent de la soumettre, de mettre ses très riches réserves de pétrole et de gaz à son service, ainsi que toutes ses autres richesses naturelles, et de transformer son peuple en esclaves des firmes et banques transnationales.

La menace du déclenchement d’une troisième guerre mondiale grandit, à l’occasion de laquelle les sionistes tenteront d’entraîner l’Ukraine en opposant les deux peuples frères, en les aiguillonnant l’un contre l’autre dans une boucherie fratricide. C’est justement ce même but d’aiguillonnement des peuples frères que poursuivent également les bandéraîens de la «Svoboda», du «Trident» et des autres organisations nationalistes et nationales-fascistes menées à la bride par le capital américano-sioniste et entretenues par lui. Les travailleurs d’Ukraine, de Russie, des autres peuples frères de l’ex-U.R.S.S., les travailleurs du monde entier, ne doivent nourrir aucune illusion en ce qui concerne le régime de Poutine.

Durant les années de règne yeltsino-poutinien les Forces armées de la Russie ont été presque complètement détruites et ne sont plus que l’ombre pâlotte de l’Armée soviétique invincible. Le puissant potentiel stratégique de missiles nucléaires créé par le travail plein d’abnégation de l’ensemble du peuple soviétique est de fait détruit.

L’armée de la Russie ne peut pratiquement rien opposer aux 11 groupes de porte-avions de choc des Forces navales des États-Unis , aux 14 sous-marins nucléaires équipés de missiles balistiques intercontinentaux qui sillonnent les vastes étendues de l’océan Mondial, lorsqu’une seule salve de chacun d’eux peut frapper 200 cibles et plus sur le territoire de la Russie. L’aviation de l’OTAN est à présent basée sur les aérodromes des pays de la Baltique, dont les avions sont équipés d’armes nucléaires tactiques d’une portée pouvant atteindre Moscou et Leningrad à respectivement 600 et 150 km en moins de 30 à 20 minutes de vol jusqu’à la cible.

En installant la clique nationale-fasciste au pouvoir en Ukraine, les USA et l’OTAN achèvent l’encerclement de la Russie, n’ayant plus qu’à choisir le moment et à trouver le motif pour porter le premier coup sur la Russie et déclencher la guerre mondiale, laquelle sera, n’en doutons pas, thermonucléaire.

Nous nous adressons à la classe ouvrière, aux travailleurs, de l’Ukraine pour les appeler à uni leurs forces et à s’engager dans la lutte contre la racaille fasciste.

  1. MAYEVSKI, Secrétaire du C.C. du. P.C.B.tUS. Le 28 février 2014
  2. Sturmabteilungen (SA), — mot allemand qui signifie ‘sections d’assaut’ de l’Allemagne nazie. (N.d.T.)
  3. En réalité; ce n’est pas l’«Ukraine» qui a signé, mais bien les usurpateurs fascistes du «gouvernement» putschiste, fantoche, dit aussi «intérimaire» pour les besoins de la rhétorique occidentale. Cette signature est donc dépourvue de toute Valeur juridique et n’engage en rien le peuple, les travailleurs d’Ukraine. Elle doit être en bon droit considérée comme nulle et non avenue. (J. L.)

Ceux qui appellent à la guerre ne la connaissent pas !

Anne-Laure Bonnel – Ukraine : « Ceux qui appellent à la guerre ne la connaissent pas ! »https://www.youtube.com/watch?v=8L_9-GS7ZCM