LA FAMILLE KIMYONGÜR REÇUE AU MINISTÈRE DES AFFAIRES ETRANGÈRES

Communiqué du Clea – Vendredi 28 novembre 2013

 

Ce jeudi 28 novembre à 10 heures, plusieurs membres de la famille Kimyongür ont pu rencontrer le Conseiller juridique au ministère des Affaires étrangères.

Au cours de cette rencontre, les proches de Bahar Kimyongür ont fait part à Monsieur Jozef Bockaert de leurs plus vives inquiétudes.

Depuis une semaine en effet, le citoyen belge est maintenu en détention en Italie –suite à un mandat d’arrêt international lancé par la Turquie. Sa famille a insisté pour que la Belgique réagisse et qu’il soit mis un terme à cette incarcération dans les plus brefs délais.

Les proches de Bahar présents à la réunion ont suggéré que se noue un dialogue constructif avec le ministère afin de faire cesser l’acharnement de l’Etat turc (qui persécute, pour des raisons politiques, notre compatriote depuis plus d’une décennie), d’empêcher l’extradition de Kimyongür vers Ankara et de trouver des solutions concrètes pour mettre fin à la situation kafkaïenne dans laquelle se trouve le ressortissant belge.

 

Est-ce le signe d’une prise de conscience relative à la gravité de la situation ?, J. Bockaert a fait valoir que dans cette affaire, «à première vue, il y a abus» car aux Affaires étrangères, «on réalise que c’est exagéré et qu’il est nécessaire d’agir».

Dans ce cadre, une visite consulaire sera organisée : dès demain, le Consul de Belgique en Italie devrait rendre visite à Bahar Kimyongür à la prison de Bergame.

Par ailleurs, Bahar Kimyongür et ses avocats sont invités à entreprendre une série de démarches auprès d’Interpol, pour démontrer que le mandat d’arrêt émis par la Turquie se base exclusivement sur des motifs politiques, qu’il est donc nécessaire de lever le signalement international dont Kimyongür fait l’objet. A cet égard, le Conseiller au ministère envisage d’explorer les différentes pistes permettant d’appuyer ces démarches.

Au terme de l’entretien, les deux parties ont décidé de rester en contact afin de suivre l’évolution de l’affaire et d’essayer de résoudre les problèmes auxquels est confronté Bahar Kimyongür.

Cette réunion semble donc un premier pas positif, tranchant avec l’attitude «passive» de l’État belge face aux dernières menaces d’extradition de Kimyongür tant en Espagne qu’en Italie.

Dans ces conditions, le Comité pour la Liberté d’Expression et d’Association appelle tous les démocrates à rester bien évidemment vigilants.

Un rassemblement sera à nouveau organisé
ce dimanche 1er décembre à 15 heures
devant l’ambassade d’Italie à Bruxelles
pour exiger la libération immédiate
de Bahar Kimyongür.

Le Comité pour la
Liberté d’Expression et d’Association (CLEA)

www.leclea.be


Assad : une armée de 20.000 hommes préparée en Jordanie pour encercler Damas.

Al-Manar, 25 novembre 2013

Le président Syrien, Bachar al-Assad, a révélé qu' »une armée de 20 mille hommes est en train d’être préparée en Jordanie sous une supervision régionale et internationale » dans le but d’encercler Damas.

Selon le quotidien libanais al-Joumhouriyya (proche du 14-mars), le numéro un syrien a révélé ces faits lors de la rencontre qu’il accordée la semaine passée à Damas aux représentants des partis libanais membres de la coalition du 8-Mars
« Des groupuscules de cette armée pourraient attaquer Deraa et tenter d’avancer afin de compenser les pertes et les revers subis par les terroristes dans la province de Damas pour essayer d’encercler à nouveau la capitale »,  a encore dit le président Assad. Et Assad d’ajouter : « leur objectif serait de riposter à la progression de l’armée dans le Qalamoun et à Alep. Le commandement syrien prend très au sérieux ces informations et s’apprêtent à y faire face ».

Décrivant Assad comme « très conscient de l’ampleur des défis et des dangers auxquels la Syrie et la région demeurent confrontées », les participants à la rencontre estiment toutefois qu’il connait aussi les atouts et les cartes dont il dispose.
« Il connait bien ses dossiers et fait preuve de réalisme, il n’exagère pas les faits et ne se berce pas d’illusions », a indiqué une source pour le journal.

Devant ses hôtes, le président syrien a réaffirmé que « ce qui se passe aujourd’hui est une guerre contre le terrorisme et la Syrie est à l’avant-garde de la campagne mondiale contre ce fléau ».
D’après lui, ses troupes sont capables d’écraser les groupuscules armés en l’espace de deux mois si le soutien et le financement qu’ils reçoivent de la part d’Etats régionaux cessent.


Les prisonnier​s basques de Séville: 27 jours de grève de la faim !!

Les prisonniers de Sevilla (dont une partie a fait aujourd’hui son 26ème jour de grève de la faim) ont dénoncé être en train de subir un froid extrême. Lors d’une réunion des familles de cette prison, il a été demandé que le plus grand nombre de gens possible appelle la prison pour leur dire D’ALLUMER LE CHAUFFAGE.

Voici les numéros: Tel : 00 34 955 855 100  Fax : 00 34 955 855 138.

Passez le message!

EUSKAL PRESO ETA IHESLARIAK ETXERA!
*******
« La loi, dans un grand souci d’égalité, interdit aux riches comme aux pauvres de coucher sous les ponts, de mendier dans les rues et de voler du pain »
« La justice est la sanction des injustices établies »
Anatole France


« Bahar Kimyongür n’est pas un terroriste ! »

Investig’action, 26 novembre 2013

Discours de Daniel Flinker lors du rassemblement pour la libération de Bahar Kimyongür devant le Consulat d’Italie à Bruxelles hier après-midi.

Plus de deux millions de personnes, dans quatre-vingts villes, ont manifesté cet été en Turquie.

Leur volonté : la démission du Premier ministre ; leur cri de ralliement : « La révolte est partout ! » ; leur ambition : mettre fin au régime autoritaire en place à Ankara…
 
Policière, voilà l’unique réponse du gouvernement au mouvement citoyen : la terreur de masse, les balles en caoutchouc, les capsules de gaz tirées à même la tête.
 
La réaction de l’AKP : considérer les médecins qui portent secours aux manifestants, les avocats qui défendent les contestataires, les journalistes qui rendent compte des événements… les considérer tous comme des terroristes.
 
L’attitude d’Erdogan face aux protestataires de Gezi et de Taksim : la répression, rien que la répression. Son bilan : 6 morts, 8 500 blessés.
 
C’est cet État, un État qui tire sur sa propre population ; c’est cet État, un État qui définit tous ceux qui s’opposent à son action comme des criminels, c’est cet État qui accuse Bahar d’être un terroriste.
 
« Bahar Kimyongür n’est pas un terroriste »… Après quatre procès et deux cassations, tel est le verdict rendu par la justice belge.
« Bahar est un protestataire, un opposant politique », telle est la conviction de la justice hollandaise qui a refusé, dès 2006, de l’extrader vers la Turquie.
 
Mais la Turquie ne s’intéresse pas à la Justice ; la Turquie continue à s’acharner sur le citoyen belge, continue sa persécution. Au moment même où les autorités turques réprimaient dans le sang les manifestants à Istanbul et Ankara, elles faisaient arrêter Bahar en Espagne où il passait des vacances en famille.
 
Pour faire face à cette nouvelle atteinte aux droits et aux libertés, un mouvement de solidarité s’est développé en Belgique. A cet égard, 100 représentants de la société civile, parmi lesquels le Secrétaire général de la FGTB wallonne, celui de la FGTB-Bruxelles, celui de la CNE ; les présidents de la Ligue des droits de l’homme francophone et néerlandophone ; des dizaines de professeurs d’université du Nord et du Sud du pays ont posé une demande très claire : la Belgique doit tout faire pour empêcher l’extradition de Bahar vers la Turquie.
 
Mais il faut croire que Didier Reynders ne lit pas la presse car du côté du ministère des affaires étrangères, c’est le silence radio. Pire : quand le sénateur Benoit Hellings demande par écrit que la Belgique s’occupe de cette affaire, il se voit répondre que Bahar, vu qu’il a un avocat, n’a qu’à se débrouiller tout seul !
 
Aujourd’hui, pour Bahar, pour sa famille ; pour nous, pour la liberté d’expression, c’est un drame : Bahar est, depuis le 21 novembre, emprisonné à Bergame.
 
En raison d’un crime ? Bahar n’a commis aucun crime. Pour un délit ? Bahar n’a commis aucun délit. Sauf à considérer la vérité comme un crime, sauf à considérer que critiquer la politique turque est un délit, sauf à considérer que dénoncer les violations des droits de l’homme perpétrées par le régime d’Ankara est une infraction.
 
Chers amis, l’« affaire Kimyongür » met la démocratie belge à l’épreuve.
La crise économique nous a rappelé que l’Union européenne, c’est l’Europe du fric. Chaque fois qu’il est arrêté, Bahar nous fait découvrir l’Europe des flics !
 
De la part des mandataires politiques qui n’ont que les mots « démocratie » et « liberté » à la bouche, nous exigeons désormais des actes. Didier Reynders doit prendre ses responsabilités et mettre tout en œuvre pour sortir Bahar Kimyongür de la situation kafkaïenne dont il est la victime et pour empêcher qu’il ne soit remis entre les mains des bourreaux dont il dénonce les crimes.
 
Bahar est en prison. Notre urgence, c’est sa libération ! L’Italie compte un prisonnier politique car aujourd’hui, un citoyen belge est incarcéré dans ce pays pour ses convictions !
 
Mesdames, Messieurs, si nous sommes venus aujourd’hui manifester devant le Consulat d’Italie à Bruxelles, c’est pour montrer notre détermination ; pour réclamer, haut et fort : « La liberté pour Bahar ! »
Daniel Flinker
La sœur de Bahar lance un appel :
Bonjour à toutes et à tous,
Vous pouvez écrire à Bahar en prison. Il n’a toujours eu aucun contact avec l’extérieur, mis à part son avocat !
Gülay
Ecrivez-lui afin qu’il se sente moins seul derrière les barreaux.
A vos crayons les ami(e)s.
Merci pour votre soutien,
Sa sœur Gülay
Adresse de la prison :
Bahar Kimyongür
Casa Circondariale di Bergamo
Via Monte Gleno 161
24125 Bergamo
Italie

La cour suprême a décidé l’extradition d’Erdoğan ÇAKIR vers la France!

Grèce—Turquie

À bas le fascisme – Vive notre lutte – Vive la victoire de notre grève de la faim

Les prisonniers politiques sont notre honneur – Vive la solidarité internationale

Nous sommes le peuple – Nous avons raison, nous gagnerons

La cour suprême a décidé l’extradition

d’Erdoğan ÇAKIR vers la France!

La Cour suprême a décidé l’extradition d’Erdoğan ÇAKIR vers la France. Le juge a, aujourd’hui en faisant lecture de la décision, déclaré que la décision finale incombe au ministère de la Justice, ce qui montre bien que la décision d’extradition n’avait rien à faire avec le procès. Parce qu’il est exclu qu’un juge ne sache pas qu’en droit européen, en matière de procédure d’extradition, le ministère de la Justice n’a pas compétence.

Cette décision signifie que la Grèce approuve la peine de nombreuses années de prison imposée par la France à Erdoğan ÇAKIR à cause de ses activités démocratiques. Que dorénavant en Grèce, soient condamnés des militants, des syndicalistes, des démocrates pour leurs activités démocratiques, sera une situation qui ne nous surprendra pas. Cette décision est un jugement contre la démocratie et la lutte contre le fascisme. Il s’agit d’une attaque contre les droits démocratiques fondamentaux.

Nous nous sommes battus pendant  53 jours avec détermination contre les menaces d’extradition et pour faire connaitre les pressions exercées par des pays de toute l’Europe et la Turquie. Le résultat de la résistance a été la victoire quand les tribunaux ont rejeté la décision d’extradition en Turquie et a créé un climat de solidarité.

Aujourd’hui, la décision de la Cour suprême contre Erdoğan ÇAKIR est une atteinte aux droits et aux libertés démocratiques de la gauche grecque et des militants de Turquie. Cette attaque nous ne pourrons l’arrêter qu’avec la solidarité, la résistance et la détermination.

C’est la solidarité encouragée par la détermination rencontrée durant les 53 jours de grève de la faim qui a arrêté les extraditions vers la Turquie, c’est avec cette même résistance déterminée que nous arrêterons la politique des attaques. Cette lutte n’est pas terminée, d’où que nous soyons  nous continuerons notre lutte contre l’impérialisme et le fascisme, en organisant la solidarité et la résistance.

Comité de solidarité avec les prisonniers politiques en Turquie et au Kurdistan

23.11.2013

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[Alexandre MOUMBARIS, correction Marie José MOUMBARIS]

Epitropi allilenggiis me tous politikous kratoumenous stin

Tourkia kai sto Kourdistan

Tzavella, 3

106 81 Athènes, GRÈCE

tél. 00 30 210 38 48 330

e-mail: epitropi-allilenggis@yahoo.com


Appel du Dr Rath aux populations d’Allemagne, d’Europe et du monde entier, Berlin le 13.03.2012


Pourquoi les négociations nucléaires avec l’Iran ont-elles échoué ?

Ismael Hossein-Zadeh, CounterPunch, 20 novembre 2013

Les négociations entre l’Iran et ce qu’on appelle Groupe P5 + 1 qui comprend les puissances

mondiales, qui ont débuté le 7 novembre et se sont prolongées pendant trois jours, ont fini

par frustrant quand, apparemment, la France s’est opposée à l’accord intérimaire proposé étant

donné qu’il n’établissait pas un contrôle suffisant de la technologie nucléaire iranienne. Que

La France se soit opposée de façon indépendante ou avec la vieille stratégie du bon flic et du

mauvais flic est une question secondaire. La question la plus importante est que les puissances

nucléaires occidentales sont revenues sur leurs propres demandes et propositions malgré le fait

qu’elles supposaient d’importantes concessions unilatérales par les négociateurs iraniens.

Bien que les détails des questions examinées durant les trois jours de négociations soient

conservés comme « confidentiels », en particulier par la partie iranienne, l’information divulguée

par les négociateurs et les médias occidentaux dit qu’avec la signature de l’accord possible, les

négociateurs iraniens auraient convenu de :

(a) arrêter d’enrichir de l’uranium à 20 % ;

(b) désactiver les réserves actuelles de ce combustible (enrichi à 20 %) pour le plus grand

enrichissement ;

(c) limiter l’enrichissement de l’uranium à 3-5 % de pureté ;

(d) ne pas pour utiliser les nouvelles centrifugeuses go-M2 pour l’enrichissement, lesquelles

peuvent enrichir le combustible nucléaire cinq fois plus rapidement que les anciennes ;

(e) permettre des inspections plus intrusives ;

(f) ne pas mettre en marche le réacteur à eau lourde d’Arak capable de produire du plutonium,

Qu’avait- de son côté obtenu l’Iran en échange de toutes ces concessions ? Pas grand chose. Les

États-Unis et leurs alliés étaient d’accord pour :

(a) libérer la partie des fonds de plusieurs dizaines de milliards de dollars de recettes pétrolières

iraniennes qui sont bloqués sur des comptes bancaires à l’étranger, notamment en Chine, Corée

du Sud et au Japon ;

(b) étudier la possibilité d’assouplir les sanctions interdisant le commerce des métaux précieux et

des produits pétrochimiques.

Les sanctions plus strictes sur le pétrole iranien et les banques resteraient sans changement

dans le projet d’accord intérimaire.

Malgré l’injustice flagrante envers l’Iran d’un accord basé sur ces concessions unilatérales, c’était

l’autre partie, pas l’Iran, qui s’est opposé à sa propre proposition de règlement. La question est

de savoir pourquoi.

Négocier de mauvaise foi : le programme nucléaire de l’Iran comme prétexte à un

changement de régime

Le fait que les États-Unis et les autres puissances occidentales aient invalidé leurs propres

propositions d’accord est un signe indéniable du fait que, fidèle au modèle de nombreuses

négociations de la dernière décennie, ces puissances nucléaires n’ont pas négocié de bonne foi :

ils ont exigé que la partie iranienne une série de concessions unilatérales dans l’espoir que les

Iraniens n’accepteraient pas eux. Mais lorsque les négociateurs iraniens ont décidé de signer

l’accord intérimaire proposé basé sur ces demandes, les puissances nucléaires occidentales ont

reculé.

Les raisons d’annuler le projet d’accord qu’ont donné publiquement les négociateurs occidentaux

comprenaient, entre autres, l’avenir du réacteur nucléaire à eau lourde Arak, les réserves

d’uranium enrichi à 20 % et le degré et l’étendue des inspections intrusives. Toutefois, la

raison fondamentale, filtrée par les fonctionnaires et les médias Iraniens (et confirmé par les

négociateurs russes), est autre.

Les États-Unis et leurs alliés avaient promis à la partie iranienne que si pendant six mois l’Iran

remplissait fidèlement et avec succès les « obligations » de l’accord intérimaire pour « générer

la confiance », à la fin de cette période, cela aurait comme conséquence :

(a) la reconnaissance du droit légal et légitime de l’Iran à la technologie nucléaire à des fins

pacifiques ;

(b) la reconnaissance de son droit à enrichir de l’uranium à 5 % de pureté, le niveau

nécessaire pour les centrales nucléaires ;

(c) le relâchement ou la levée des sanctions sur les exportations de pétrole brut et l’accès au

système financier international.

En 2005, des promesses similaires ont conduit l’Iran à suspendre son programme

d’enrichissement de l’uranium pendant deux ans sans contrepartie dans l’assouplissement des

sanctions économiques. En tenant compte de cette expérience, les négociateurs iraniens ont

insisté cette fois pour que trois promesses mentionnées ci-dessus soient faites par écrit. Et c’est

lorsque la mauvaise foi des négociateurs des puissances nucléaires occidentales est devenue

claire qu’ils ont refusé d’officialiser leurs engagements par écrit.

Encore une fois, cela montre que, en violation du traité de non-prolifération, qui reconnaît

clairement le droit des pays membres à la technologie nucléaire à des fins pacifiques, le

véritable objectif des États-Unis et de leurs alliés est refuser l’Iran ce droit légal et légitime. Mais

fondamentalement, il montre que ce programme nucléaire iranien est utilisé comme prétexte

pour transformer l’état Iranien souverain en état client.

Les dirigeants iraniens semblent être au courant des motifs cachés des Etats-Unis et de

leurs alliés dans les négociations nucléaires. Cependant, encore et encore, ils reviennent à

la table des négociations – qui, dans ce qui dans l’esprit des États-Unis et de leurs alliés, est

fondamentalement une farce – et donnent à leurs adversaires le prétexte pour renforcer les

sanctions. Pourquoi ? Pourquoi avancer d’un pas en sachant qu’il conduira à tomber dans un

piège ?

Erreurs de calcul de l’Iran

Une réponse fréquente à cette question, c’est que vous en raison des sanctions très sévères et

de la menace de guerre, l’Iran se voit obligé de poursuivre les négociations nucléaires même

s’il ne peut être optimiste sur leur résultat. S’il peut y avoir quelque chose de vrai dans cette

explication, la raison fondamentale semble être une énorme erreur de calcul de la part des

décideurs de la politique nucléaire iranienne.

Son raisonnement a toujours été que, comme le programme nucléaire iranien est effectué à

des fins civiles/pacifiques, et qu’il respecte le traité de non-prolifération, ils ne devraient pas

avoir peur des négociations. En d’autres termes, étant donné que l’Iran dit la vérité, ils pensent,

que tôt ou tard ils démontreront que leurs homologues nucléaires avaient tort, et qu’ils

devront finalement accepter leurs droits nucléaires légaux et légitimes. C’est une erreur de calcul

gigantesque, comme tenter d’inverser le résultat d’un test. Bêtise, selon Albert Einstein, « refaire

la même chose encore et encore et s’attendre à des résultats différents. » Les négociateurs

iraniens sont très loin d’être stupides. Ils sont en effet connus pour être au nombre des hommes

politiques et des négociateurs internationaux les plus qualifiés dans le monde. Toutefois, lorsque

l’issue ou l’échec des négociations nucléaires sont prédéterminés, il est absurde d’en attendre

p un résultat différent. Les efforts inutiles de l’Iran pour changer le résultat des négociations

nucléaires (p. ex. test négatif) se sont révélés très coûteux si vous regardez l’augmentation

des sanctions économiques : chaque nouveau cycle de négociations nucléaires a entraîné un

durcissement des sanctions. Bien sûr, cela ne signifie pas qu’en l’absence de négociations il

n’y aurait pas eu de sanctions économiques et/ou des actes d’agression contre l’Iran ; ce que

je veux dire, c’est que si elle s’est terminée par cette farce il était inutile de s’acharner sur le

prétexte nucléaire pour durcir les sanctions

Le rôle de la Présidente Rouhani

Outre le problème lié à la folie de jouer à cette mascarade de négociations – à laquelle le

ont participé, plus ou moins tous les négociateurs iraniens, tout au long de ces 10 dernières

années –le président Rouhani et son équipe de négociation les négociateurs pourraient être

contestés pour une autre erreur de calcul, ou peut-être même une erreur conceptuelle. Alors

que Ahmadinejad les négociateurs iraniens au cours de sa présidence n’avaient aucune illusion

sur les intentions des États-Unis et de leurs alliés et ont de ce fait résisté à la demande des

concessions unilatérales, Hassan Rouhani et son équipe semblent entretenir ces illusions ; ce qui

explique pourquoi ils ont consenti toutes les concessions unilatérales consenties énumérées ci-
dessus au cours de la dernière ronde de négociations.

Ces illusions proviennent d’une perception assez confiante et imprudente du fait que les

politiques de sanctions économiques contre l’Iran (ou les politiques impérialistes d’agression en

général) pourraient être influencées par des formules de politesse et des règles de bienséance

diplomatique. En ce sens, elles rejettent la responsabilité des nombreuses sanctions (et de la

paralysie économique de l’Iran qui en découle) sur l’ancien Président, Mahmoud Ahmadinejad,

pour ses manières « peu raffinées », son attitude de « confrontation » ou ses politiques «

extrémistes ». Cette utilisation évidente de son prédécesseur comme bouc émissaire a été

patente pendant la campagne présidentielle d’Hassan Rouhani durant les mois de mai et juin

2013.

Que la raison d’imputer la faute des sanctions économiques aux administrations précédentes

provienne de convictions sincères ou de calculs politiques opportunistes, demeure le fait

qu’en agissant ainsi, Président Rouhani a considérablement affaibli la position de l’équipe de

négociation à Genève en la chargeant, peut-être par inadvertance, de la responsabilité de

trouver une solution à l’impasse dans les négociations nucléaires. Ceci expliquerait, comme je

l’ai déjà dit, pourquoi au cours du dernier round de négociations (du 7 au 9 novembre), que la

partie iranienne ait accepté de faire de nombreuses concessions. Que les États-Unis et leurs

alliés aient refusé de signer le projet accord (prétendant que les concessions ne limitaient pas

suffisamment le programme nucléaire iranien) ne change rien au fait que l’Iran était prêt à le

faire.

En conclusion :

La dernière série de pourparlers nucléaires entre l’Iran et le groupe 5 + 1 groupe a échoué, non

pas parce que l’Iran n’a pas fait des concessions importantes, mais parce que les Etats-Unis

et leurs alliés ont refusé de reconnaître le droit légal et légitime de l’Iran, garanti par le traité

de non-prolifération, à la technologie nucléaire à des fins civiles et pacifiques. La politique des

Etats-Unis envers l’Iran (ou tout autre pays, en ce qui concerne cette question) est basée sur

un agenda impérialiste qui se compose d’une série de demandes et d’attentes, pas dans leur

formulation diplomatique ou dans le type de langage utilisé par ses dirigeants.

Cela inclut la renonciation par l’Iran de ses droits légal et légitime à la technologie nucléaire à

des fins civiles, ainsi que sa conformité avec la stratégie géopolitique des Etats-Unis-Israël pour

le Moyen-Orient et la région du golfe Persique. Cela comprend la poursuite de l’ouverture de

l’économie et du marché de l’Iran au libre échange et aux investissements américains.

Il semble raisonnable de soutenir que, ainsi, une fois que l’Iran aurait permis une participation

ou une ingérence des États-Unis sur les questions de souveraineté nationale, le pays se serait

précipité sur une pente glissante qui l’aurait conduit à l’abandon de sa souveraineté : les États-
Unis ne seraient pas satisfaits tant que l’Iran ne serait pas devenu un autre État client, plus ou

moins comme la Jordanie, l’Arabie saoudite et d’autres.

La plupart des politiciens et décideurs iraniens sont très conscients de ceci. Cependant, tout

comme les anciens présidents Rafsandjani et Khatami, Hassan Rouhani maintient une position

ambiguë sur la doctrine impérialiste et la politique étrangère américaine. Le Ce sera mieux

Lorsque, lui et ses conseillers identifieront et démasqueront ces stratégies et ces intentions,

Traduction COMAGUER

Ismaël Hossein-zadeh est professeur émérite d’économie, Université de Drake, Des Moines,

Iowa. Il est l’auteur de l’économie politique du militarisme US (Palgrave – Macmillan 2007)

et « développement soviétique non capitaliste : le cas de Nasser en Egypte » (Praeger

Publishers, 1989). Son dernier livre, intitulé « Au-delà des explications grand public de la crise

financière : parasite Finance le Capital financier parasite », sera publié par Routledge livres.

Original en anglais publié dans Counterpunch.org article

Why the Iran Nuclear Talks Failed


Bahar Kimyongür emprisonné en Italie !

Jeudi 21 novembre, 8 heures 30 : Bahar Kimyongür est arrêté à Milan. Alors qu’il devait participer à une conférence internationale sur la Syrie, des policiers l’ont appréhendé à sa descente d’avion.
Après avoir été interrogé par les autorités judiciaires, Kimyongür a été incarcéré à la prison de Bergame.
Ce nouvel emprisonnement fait évidemment suite au mandat d’arrêt lancé contre sa personne par les autorités d’Ankara –lesquelles réclament continuellement son extradition. Pour rappel : ce mandat d’amener avait déjà entrainé, en juin dernier, l’arrestation à Cordoue du ressortissant belge (mais la justice espagnole l’avait remis en liberté sous caution, dans l’attente d’une décision prononcée par la Audiencia Nacional)…

Depuis des mois, nul ne l’ignore, Bahar Kimyongür n’épargne ni son temps, ni son énergie, ni sa peine pour dénoncer le rôle grandissant que joue l’Etat turc dans l’épouvantable conflit qui ravage la Syrie. Une guerre ignoble et atroce dans laquelle le gouvernement Erdogan intervient directement : Ankara laisse toute liberté aux groupes djihadistes pour organiser –à partir du territoire turc– la sédition en Syrie ; Ankara autorise ouvertement –à partir du territoire turc– les livraisons d’armes aux groupes d’Al Qaïda et autres sectaires tafkiri financés par l’Arabie saoudite ou le Qatar ; Ankara délègue aux islamistes étrangers les plus intégristes le soin d’intimider par la violence les populations vivant dans la région turque de Hatay, des populations qui n’approuvent pas la position belliciste de l’AKP.

Or ce sont toutes ces révélations dument documentées par Kimyongür –et auxquelles l’évolution de la situation donne de plus en plus raison– que la Turquie ne peut tolérer…

Encore une fois : nous devons donc mobiliser ciel et terre pour obtenir la libération de notre camarade. 

Encore une fois : nous devons obliger la Belgique à défendre, de manière conséquente, l’un de ses ressortissants. 

Au plan européen, la Belgique doit faire annuler (par tous moyens de Droit) un mandat d’arrêt dont les «accusations» ont toutes été déclarées infondées –que ce soit par la Justice hollandaise ou par les tribunaux belges (à travers le jugement rendu par la Chambre d’Extradition de la Haye en 2006 ; puis par les Arrêts prononcés par la Cour d’Appel d’Anvers en 2008 et par la Cour d’Appel de Bruxelles en 2009).

pour le Comité
pour la liberté d’expression et d’association
,

Jean Flinker

www.leclea.be


Victoire des grévistes de la faim

Hasan BIBER ne sera pas extradé vers la Turquie

Aujourd’hui 15 novembre s’est tenu le procès pour l’extradition de Hasan BIBER et d’Erdoğan ÇAKIR.

La Cour suprême a décidé de ne pas extrader le prisonnier politique Hasan BIBER vers la Turquie alors qu’il en était à son 53ème jour de grève de la faim contre son extradition vers ce pays.

Concernant Erdoğan ÇAKIR qui était aussi dans son 53ème jour de grève de la faim, il est considéré comme mourant selon la déposition médicale.

La Cour suprême a reporté la décision sur la date de son extradition au vendredi 22 novembre 2013.

Le Hasan BIBERAHMET DÜZGÜN YÜKSELMehmet YAYLA et Fadik ADIYAMAN ont mis fin à leur grève de la faim après avoir été informés de l’acceptation de leurs demandes. Erdoğan ÇAKIR a accepté sa première hospitalisation en attendant la décision. De la justice grecque nous attendons qu’elle agisse de manière responsable et qu’elle décide de ne pas extrader Erdoğan ÇAKIR qui est dans un état très critique.

Au nom du comité de solidarité, et de la part des grévistes de la faim et de leurs familles, nous souhaitons remercier nos avocats et tous ceux qui nous ont soutenu dans cette épreuve et nous vous invitons à poursuivre votre soutien et votre solidarité pour qu’Erdoğan ÇAKIR ne soit pas extradé vers la France.

La solidarité est plus forte que la persécution!

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[Traduction Alexandre MOUMBARIS

CORRECTION Marie José MOUMBARIS

 


«Aucun militant de Turquie ne doit être extradé!»

Dernièrement, le gouvernement grec procède à des descentes dans les maisons et sur les lieux de travail de réfugiés politiques originaires de Turquie. La police les arrête, les emprisonne et procède à leur extradition vers la Turquie et d’autres pays. Il est important de rappeler le cas caractéristique deBulut YAYLA enlevé en plein milieu de la rue et remis à Erdogan à la manière des gangsters, prétendant même que son arrestation avait eu lieu en Turquie!

Quatre militants, réfugiés politiques originaires de Turquie sont actuellement dans les prisons grecques avec à leur encontre des mandats d’extradition d’Allemagne, de France et de Turquie. Le «crime» qui leur est reproché par ces pays est leur action politique. Si AHMET DÜZGÜN YÜKSEL est expulsé vers l’Allemagne il sera emprisonné et mis à l’isolement pour trois ans. Un emprisonnement de longue date attend ERDOĞAN ÇAKIR, s’il est extradé vers la France. L’expulsion vers la Turquie HASAN BIBER  etMEHMET YAYLA  signifiera pour les deux militants: l’emprisonnement, la torture et la mort.

Les 4 militants emprisonnés sont grève de la faim illimitée depuis le 24 septembre contre les jugements iniques dont ils ont fait l’objet et demandent à ne pas être expulsés.

Nous appuyons leurs revendications. Nous élevons la voix de la protestation contre le choix (de livrer les militants à leurs persécuteurs), qui est au-delà et en dehors de toute logique de droit, d’humanité, de compassion et de respect des droits démocratiques. Le peuple grec, qui a vécu de façon dramatique la vie de réfugiés, les persécutions politiques et même le fascisme, a une sensibilité particulière quant aux questions liées aux droits et libertés démocratiques.

Nous demandons à l’État grec de ne pas agir à l’encontre des sentiments du peuple grec. Le peuple grec entoure avec des sentiments d’amitié, de solidarité et de soutien les militants réfugiés politiques provenant de Turquie qui luttent pour que leur peuple bénéficie d’un avenir meilleur.

La solidarité est plus forte que la persécution. La solidarité vaincra!

 

Rapport médical concernant les prisonniers grévistes de la faim

À l’infirmerie de la prison de Korydallos, j’ai aujourd’hui examiné les prisonniers en grève de la faim Messieurs Sabri DÜZ (Hasan BIBER) 55 ans, Erdoğan ÇAKIR 48 ans, et Mehmet YAYLA 33 ans. Ceux-ci sont en grève de la faim depuis 31, 34 et 29 jours, respectivement.

Leur état de santé est EXTRÊMEMENT CRITIQUE et se présente analytiquement comme suit:

M. Sabri DÜZ (Hasan BIBER) 55 ans, a perdu au total 6 kg de son poids corporel soit 8,5% de son poids corporel initial. Il manifeste un intense malaise, hypotension orthostatique (TA couché 100/70 mmHg et debout 70/50 mmHg), accompagnée en se levant de sensations d’étourdissement, ainsi que des troubles du système gastro-intestinal. Il a une perte apparente de graisse et de tissu musculaire. Outre le facteur âge un autre facteur de risque est à prendre en compte. En effet comme il me l’a appris, il avait déjà fait des grèves de la faim deux fois dans le passé (de 14 jours en 1994 et de 10 jours en 1997).

M. Erdoğan ÇAKIR 48 ans, a perdu un total de 9 kg de poids corporel soit plus de 14% de son poids corporel initial. Il manifeste un malaise profond et une faible pression artérielle (90/50 mmHg) sans effets orthostatiques. Il souffre également de graves troubles du système gastro-intestinal. Il a une grande perte de graisse et de tissus musculaires. Il souffre de gingivite de la famine. Dans le dossier de suivi de sa santé en prison, sont enregistrés des taux de glucose à la limite du faible (55-76 mg/dl), malgré le fait que lui et ses camarades consomment de petites quantités de sucre. Outre le facteur âge un autre facteur aggravant est à prendre en compte. En effet comme il me l’a appris, il a déjà fait dans le passé des grèves de la faim par deux fois (des multiples de 10 jours en 1994 et 1995 et de 41 jours en 1999).

M. Mehmet YAYLA 33 ans a perdu un total de 8 kg de poids corporel soit plus de 12% du poids corporel initial. Il éprouve d’intenses malaises et mentionne des tendances fréquentes à l’évanouissement. Il souffre d’une instabilité hémodynamique avec de l’hypotension orthostatique (TA 90/70 mmHg couché et une tension artérielle systolique de 70 mmHg en position debout) ainsi que de la tachycardie (115 battements/min) après une marche de juste quelques mètres. Il souffre en outre de l’engourdissement des bouts de ses mains, de gingivite et de troubles graves du système gastro-intestinal. Dans son dossier de santé à l’infirmerie de la prison sont enregistrés des niveaux de glucose entre 70-80 mg/dl, malgré le fait que lui et ses camarades consomment de faibles quantités de sucre. Il a une perte apparente de graisse et de tissu musculaire. Outre le facteur âge un autre facteur aggravant est également à prendre en compte. En effet il a comme les deux autres prisonniers, déjà fait une grève de la faim de 30 jours en 2005.

En conclusion: les trois prisonniers en grève de la faim sont dans un état extrêmement grave et au bord de la mise en danger de leur vie. Il convient de noter le fait que depuis un mois, aucun d’entre eux n’a été soumis à un examen hématologique ou cardiologique complet, et qu’aucun transfert à l’hôpital ne leur a été proposé.

De mon côté j’ai proposé le transfert de tous les trois à un hôpital public, mais ils m’ont dit qu’ils ne veulent pas de traitement, et qu’ils continueront la grève de la faim jusqu’au bout.

Dans ces circonstances, et compte tenu de l’incapacité de fournir si nécessaire des soins médicaux d’urgence à la prison, il y a un danger imminent et grave de tragédie humaine.

Dr. Olga Kosmopoulou,

Pathologiste, médecin-chef Α ΕΣΥ [Système de santé national]

Membre ΕΓ ΟΕΝΓΕ [Secrétariat exécutif de la Fédération des médecins hospitaliers de Grèce]

Membre ΔΣ Ιατρικού Συλλόγου Πειραιά [Conseil d’Administration de l’association médicale de Pirée]