Hollande renvoie son conseiller politique, impliqué dans un scandale

PARIS, 18 avril – RIA Novosti

Le président français François Hollande a été contraint à limoger l’un de ses proches conseillers, Aquilino Morelle, accusé de conflit d’intérêts, rapportent vendredi les médias français.

M.Morelle est effectivement l’un des plus proches collaborateurs du chef de l’Etat, qui occupe dans l’organigramme de l’Elysée les postes de conseiller politique et de chef du pôle communication. Il a été le bras droit de M.Hollande à la présidentielle 2012 et chef de sa campagne électorale.

Jeudi le site d’information Mediapart a publié un long article accusant M.Morelle d’avoir « travaillé en cachette pour des laboratoires pharmaceutiques » quand il était inspecteur général des affaires sociales (IGAS) et épinglant son train de vie à l’Elysée. Toujours selon Mediapart qui a réalisé une enquête sur des liens troubles de M.Morelle avec l’industrie pharmaceutique, bien que les discours de François Hollande soient officiellement l’œuvre d’Aquilino Morelle, mais en réalité, le conseiller utilise un nègre pour les écrire, l’ancienne plume Paul Bernard.

Ce scandale éclate alors que la majorité peine à se remettre de la débâcle des municipales qui s’est soldée par la démission du premier ministre. Aussi, la classe politique française s’est-elle empressée de prendre ses distances avec Aquilino Morelle et ce, même avant une enquête officielle. Jean-Christophe Cambadélis, chef du Parti socialiste au pouvoir en France, a laissé clairement entendre que ni lui personnellement ni militants du PS ne prendraient la défense du conseiller du président.


Laurent Fabius à Cuba : « Mais qui a gardé son gosse (1) » ?

Maxime VIVAS, Le Grand Soir, 13 avril 201

En 1986, le Premier ministre, Laurent Fabius accorde l’asile (pour 8 jours, jure-t-il afin de calmer les cris d’indignation) au dictateur d’Haïti, Bébé Doc, en cavale après avoir fait massacrer 60 000 personnes dont des écoliers de moins de dix ans.

L’assassin est resté un quart de siècle chez nous.
Voir : http://www.legrandsoir.info/Laurent-Fabius-a-egare-son-dictateur.html

Le 25 Septembre 2003, lors de l’émission de France 2 « 100 minutes pour convaincre », José Bové, classé alors à gauche et proche des mouvements de libération latino-américains, est interrogé sur Cuba. Il répond (de mémoire) : « J’ai été expulsé de Cuba par Castro pour avoir dit des choses qui lui déplaisaient ». Le questionneur, qui cherchait à le mettre en difficulté, était Bernard Kouchner, un éléphant du parti solférinien qui est devenu en 2007 ministre des Affaires étrangères et européennes des gouvernements UMP de François Fillon.

Le 29 octobre 2005, dans Libération , Laurent Fabius s’alarme : « Répression à Cuba, il faut agir ».
Et de dénoncer les « conditions de détention barbares » imposées là -bas aux « combattants de la liberté » dont plusieurs font «  une grève de la faim de plusieurs semaines ». Il invite à se mobiliser contre un régime qui « démontre une fois de plus son caractère odieux » et il « appelle le gouvernement français et l’Union européenne à faire pression sur le gouvernement cubain ».

Cet homme qu’on n’a pas entendu dire un mot d’indignation contre un assassin qu’il a accueilli avec l’argent volé aux pauvres de son pays, ajoute : « Nous ne pouvons rester silencieux ».

Le 3 mars 2007, dans l’émission « chez F.O.G. » sur France 5, José Bové (qui faisait encore illusion) s’entend reprocher son « utopie communiste ». Il s’en défend ainsi : « Je suis un des rares à avoir pu me rendre à Cuba pour critiquer Fidel Castro ; ça m’a été reproché, et j’en ai été chassé ». Le questionneur qui cherchait à le mettre en difficulté était un proche de François Hollande, Jean-Pierre Jouyet, ex-secrétaire d’État chargé des Affaires européennes des gouvernements UMP de François Fillon. Le 9 avril 2014, il a été nommé par François Hollande, secrétaire général de la présidence de la République.

Le 14 mars 2007 sur le site Le Grand Soir, après avoir mené l’enquête en France et à Cuba, j’ai révélé que l’expulsion de Bové a été une pure et misérable invention. Mieux, je démontrais, preuves à l’appui, que Bové, intervenant à La Havane au « Forum mondial sur la souveraineté alimentaire » fut très flatteur avec Cuba et avec Fidel Castro quand il se trouvait dans l’île avant d’en repartir, le nez en l’air, en sifflotant (voir :http://www.legrandsoir.info/Cuba-Jose-Bove-savate-le-tiers-monde.html).

Le 12 avril 2014, pour la première fois depuis 31 ans, un ministre des Affaires étrangères français s’est rendu à Cuba pour « renforcer les liens politiques et économiques avec l’île ».

Laurent Fabius devait rencontrer au passage plusieurs « personnalités de la société civile » (comprendre : des« dissidents » que les Cubains appellent « mercenaires » ou « gusanos »). Avis aux ministres cubains invités en France : n’oubliez pas de rencontrer quelques séparatistes basques et corses ou des jeunes qui rentrent du Moyen-Orient avec le projet de connaître bientôt les 70 vierges qui les attendent là-haut.

Le voyage de Fabius a pour but d’activer les échanges commerciaux entre la France et Cuba qui plafonnent à 280 millions d’euros annuels. Le seul investisseur français important est le groupe Pernod-Ricard qui commercialise notamment le rhum Havana Club (n’oublions pas que le rhum Bacardi est un rhum produit aux USA).

La France s’intéresse actuellement à l’Amérique-latine, cet immense marché où recule l’influence des Etats-Unis. Or, il est une réalité incontournable : le renforcement des solidarités, les accords politiques et économiques inter-étatiques dans cette région font de Cuba, pivot symbolique, un pays dont les autres pays ne tolèrent plus qu’il soit encore maltraité par les USA et par l’Europe. C’est si vrai que Laurent Fabius a dû évoquer le succès du sommet de la Communauté des États d’Amérique-latine et des Caraïbes (Celac), lequel sommet vient d’apporter son soutien unanime à Cuba, face au blocus états-unien. L’obligation pour la France de mieux respecter Cuba afin de devenir un partenaire respecté en Amérique-latine est avoué dans cette phrase diplomatique de Fabius : « Le gouvernement français, a fait le choix de resserrer ses liens avec l’Amérique-atine et, dans ce cadre, nous avons souhaité que les liens soient resserrés en particulier avec Cuba ». Cela peut aider, en effet.

Du coup, Laurent Fabius a adopté un discours nouveau (dit : « Le discours du manger du chapeau »), affirmant qu’il a parlé avec Raul Castro « entre amis », que «  débloquer le dialogue politique, cela ne veut pas nécessairement dire qu’on est d’accord sur tout. Il y a des trajectoires historiques différentes, avec des sensibilités distinctes », que «  Cuba a réalisé des avancées spectaculaires, par exemple dans le droit à l’éducation et le droit à la santé… ». (Réveille-toi, Lolo, c’est presque aussi vieux que le blocus), qu’il veut« aider au rapprochement entre l’Europe et Cuba », que « s’il existe des différences entre la France et Cuba, les convergences sont également très nombreuses », et que « les deux pays partagent « une même passion pour l’indépendance ».

Question en passant : depuis combien d’années lit-on ici sur Cuba des choses de ce type (non, pas dans Le Monde ou Libé) ?

Fabius a ajouté que « les droits politiques sont également indispensables », sans préciser lesquels dans le contexte de guerre larvé avec un ennemi qui dispose d’une base militaire sur le sol cubain et qui brûle de passer à l’acte.

L’opération française de realpolitik à Cuba intervient dans un contexte de dynamisme solidaire qui gagne chaque année de nouveaux pays d’Amérique-latine tandis que la France va mal dans une Europe du chacun pour soi.

D’où les ronds de jambe de Fabius qui caresse aujourd’hui ses « amis » les dirigeants cubains qui étaient hier à ses yeux des individus « odieux » contre qui il fallait « agir » et « faire pression » pour que cesse leur barbarie.

Souhaitons que notre ministre des Affaires étrangères se rende souvent à Cuba pour y apprendre aussi que la police et l’armée de ce pays n’ont jamais tiré sur le peuple depuis 1959, que les écoliers y sont choyés et non pas abattus dans la rue, que les exécutions extrajudiciaires ont disparu avec Batista, que les ressources du pays sont réparties, que la misère (bidonvilles, famine, SDF) qui sévit un peu partout en Amérique-latine est éradiquée, que le niveau d’instruction est proche de celui des pays riches, que la médecine est gratuite et l’espérance de vie supérieure à celles des autres pays de l’arrière-cour US, que le système politique diffère du nôtre parce que le contexte diffère entre un grand pays comme la France, riche, possesseur de l’arme atomique, menacé par personne et un petit pays comme Cuba, que les USA veulent annexer (dans un document de 450 pages, ils détaillent le futur système de gestion sous leur protectorat), que les dirigeants de cette île ne sont pas propriétaires de palais chez eux où chez nous et qu’ils ont prévenu qu’ils sont prêts à mourir les armes à la main si les USA attaquent.

Alors peut-être (et cela sera bon pour la vérité, la justice, la paix, la liberté… et le commerce) Fabius signera-t-il dans Libération un article indigné contre les « conditions de détention barbares » imposées dans le bagne de Guantanamo à des malheureux, raflés dans leur pays, torturés, et dont plusieurs font « une grève de la faim de plusieurs semaines ».

Ou un long papier dans Le Monde contre le blocus imposé au peuple cubain par les USA et condamné chaque année (depuis 22 ans) par l’ONU (http://www.un.org/News/fr-press/docs/2013/AG11445.doc.htm) et dont il a concédé (à La Havane) qu’il ne se justifiait pas.
A moins qu’il ne pousse un cri de colère au JT de 20 heures sur TF1 contre les capitaines argentins qui firent disparaître 30 000 démocrates. Ou sur les assassinats de syndicalistes en Colombie, ou sur l’esclavagisme au Qatar, ou sur la conditions des femmes en Arabie saoudite, ou sur le martyre du peuple palestinien, ou…

Maxime Vivas

(1) Allusion à la pique perfide de Fabius sur la candidature de Ségolène Royal à l’élection, présidentielle de 2007, alors qu’elle était mariée avec François Hollande : « Mais qui va garder les enfants ? ». Mais également allusion au fils Fabius, dilettante non imposable qui a acheté un appartement à Paris pour plus de 7 millions d’euros et qui dépense des sommes colossales dans les casinos. 
(2) Confondu, pressé de donner des détails, Bové a d’ailleurs cessé de raconter ce bobard.

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http://www.legrandsoir.info/laurent-fabius-a-cuba-mais-qui-a-garde-son-gosse-1.html

Ukraine : le quartette jouera-t-il à l’unisson avec le Maïdan ?

La Voix de la Russie, 16 avril 2014

La rencontre de Genève réunissant la Russie, les États-Unis, l’Union Européenne et l’Ukraine prévue pour le 17 avril reste à l’ordre du jour.

Le ministre russe des affaires étrangères de Russie Sergueï Lavrov a fait une déclaration dans ce sans mardi au Vietnam. Le secrétaire d’État américain John Kerry et le haut-commissaire de l’UE à la politique étrangère Catherine Ashton ont déjà confirmé leur participation aux négociations du « quartette » en vue du règlement de la crise ukrainienne. Kiev envoie à Genève son ministre des affaires étrangères par intérim Andreï Dechtchitsa.

Selon les déclarations des partenaires de la Russie au sein du quartette, ils préparent non pas la rencontre de Genève, mais un exercice étrange de nage asynchrone. Tout est prêt pour la rencontre, y compris l’ordre du jour concerté dans ses grands traits. Mais presque personne n’est certain qu’elle pourra apporter un allégement de la crise intérieure et contribuer à éviter la guerre civile en Ukraine. Les nationalistes de Kiev ont déclaré la guerre à l’ensemble du sud-est de l’Ukraine deux jours avant les négociations du quartette.

Le président russe Vladimir Poutine a évoqué d’urgence les actions de Kiev dans la nuit au 16 avril avec le président des États-Unis Barack Obama, la chancelière allemande Angela Merkel et le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon. Poutine a demandé à ses partenaires de faire pression sur les autorités de Kiev, qu’ils parrainent, pour qu’elles mettent un terme à la guerre contre leur propre peuple. Il les a exhortées à cesser de raconter des fables sur la prétendue participation de la Russie aux événements dans l’est et le sud de l’Ukraine.

La position de Moscou à la veille de la rencontre de Genève a été rendue publique par le ministre des affaires étrangères Sergueï Lavrov pendant ses visites en Chine et au Vietnam les 15-16 avril.

« On ne peut pas, d’une part, inviter au dialogue, et de l’autre – donner les ordres criminels sur l’utilisation de l’armée contre son propre peuple, en invitant par ailleurs l’ONU à participer à ces actions illégales. En général, cela ne rime à rien ! On invente des histoires pour justifier des projets agressifs, on évoque tous les péchés possibles et impossibles de la Fédération de Russie, qui aurait prétendument tout organisé. Je n’ai jamais entendu plus grande sottise ! »

Quant au gouvernement de Kiev nommé par le Maïdan, il fait tout pour saboter la rencontre avant même son ouverture. Par exemple, le représentant permanent de l’Ukraine au sein des organisations internationales à Genève Youri Klimenko, a déclaré le soir du 15 avril que Kiev n’avait pas l’intention d’examiner à la rencontre « les questions intérieures » ou « la fédéralisation » du pays. Il est prêt seulement aux discussions sur « la désescalade ».

A la veille de la rencontre, il s’avère que seul Moscou a une vision nette et un guide pratique précis du règlement de la crise : le désarmement des formations illégales, la réforme constitutionnelle, le référendum sur la structure étatique, la garantie des droits linguistiques de la population. Ni les États-Unis, ni l’UE, ni Kiev, surtout, n’ont de programme détaillé, sauf les exigences de « remise » complète de l’Ukraine entre les mains des éléments ultra-radicaux et aux néonazis ayant usurpé le pouvoir après le putsch. À Moscou, on espère pouvoir encore se mettre d’accord avec l’UE et les États-Unis à Genève. Au Kremlin, on comprend parfaitement qu’il est stupide de négocier avec la junte de Kiev entièrement contrôlée par l’Ouest. On verra si « le quartette » réussira à trouver un langage commun à Genève – ce qui dépend justement des États-Unis et de Bruxelles. T
Lire la suite: http://french.ruvr.ru/2014_04_16/Le-quartette-avec-le-Maidan-pourra-t-il-jouer-a-l-unisson-5286/

 


Tumulte en Crète contre les déchets toxiques syriens

Grèce—Méditerranée

Non à l’enfouissement en Crète des armes chimiques syriennes

Les Crétois exigent que l’inerte présidence grecque, protège leur pays.

Des manifestations massives contre la catastrophe écologique de la Méditerranée.

Les habitants de Crète enverront depuis le monastère historique d’Arkadi, leur prochain message massif contre la destruction des armes chimiques syriennes en Méditerranée. Dans leur collimateur sont les ministres du gouvernement qui par la… tiédeur de leur attitude, laissent la porte ouverte à une incalculable catastrophe écologique.

Plus de 70 organisations, des centrales de travailleurs, des scientifiques, des sections syndicales, des municipalités et des associations de parents d’élèves, de l’île demandent aux ministres des Affaires étrangères, Évangelos Venizélos, et de l’Environnement, Yannis Maniatis, d’exercer l’autorité investie à la présidence grecque de l’Union européenne, pour opposer son veto à l’ensemble du processus de destruction de l’armement chimique syrien imposé par les Étasuniens. Les habitants de Crète exigent la protection complète de leur pays et de leur région, située au plus près du lieu choisi pour réaliser l’hydrolyse en mer de ces dangereuses cargaisons. Particulièrement les habitants de la ville de Gavdos, située dans la partie la plus méridionale de l’Europe, ont déjà annoncé leur intention de s’abstenir aux élections européennes, envoyant ainsi un message clair sur les conséquences néfastes pour la mer, la santé et l’économie locale, d’un éventuel accident dans le processus de destruction des armes chimiques.

 

Souda «a coulée»

Depuis le port de Souda, dimanche dernier, sous une pluie battante, plus de 3.000 personnes ont envoyé le même puissant message. En autobus et en voitures privées ils sont arrivés non seulement du port commercial de Khaniá mais aussi de Réthymnon, de Héraklion et d’autres régions de Crète, répondant à l’appel des organisations et des collectifs qui s’opposent à l’imminent processus dangereux d’hydrolyse en mer des armes chimiques. Les représentants de la Coordination des organisations ont dénoncé le silence coupable du gouvernement et des mass media nationaux sur cette question extrêmement grave.

«Nos partenaires de l’Union européenne nous veulent comme parents pauvres. Ils essaient de minimiser ce grave problème, alors que d’autres pays comme l’Albanie et l’Allemagne ont refusé catégoriquement que l’on détruise sur leur territoire ces armes chimiques. La Grèce est de nouveau prête à mettre en danger la vie de ses citoyens. Dans le cadre mis en place par la troïka et les prêteurs, le silence est aussi imposé à ce propos à notre gouvernement. «Les seuls qui ne se laisseront pas réduire au silence sont les citoyens de Crète», a affirmé au nom de la Coordination, le président du Centre de main d’œuvre d’Héraklion, Socrate Vardakis. D’après ce que nous savons à ce jour, le processus de destruction des armes chimiques prévoit l’hydrolyse en mer, sur le navire étasunien Cap Ray,dans les eaux internationales à l’ouest de la Crète, entre l’Italie, Malte et la Libye. Les scientifiques spécialistes de la question en Crète parlent d’une énorme catastrophe au cas où il y aurait une fuite en mer de gaz sarin ou de gaz moutarde, avec des conséquences qui ne se limiteront évidemment pas à la zone où la fuite se produira.

La Région de Crète a protesté contre le manque total d’informations et a déjà envoyé une requête exigeant que l’ensemble du processus soit surveillé par des scientifiques grecs, observateurs abord du navire étasunien.

 

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[Δρόμος, 15 mars, 2014]

[Traduction Alexandre MOUMBARIS, correction Marie-José MOUMBARIS]

 

– Voir sur le même thème les dossiers du BIP, n°158 de février 2014, page 4, La Méditerranée, poubelle des Nations Unies


Le chagrin sans la pitié

Déclaration de la Nouvelle association Joseph STALINE, 28 mars 2014

Il fut un temps où certains d’entre nous pensaient que les socio-démocrates étaient aussi réactionnaires que la droite dite «traditionnelle», et qu’en plus ils véhiculaient des illusions. Certes, dans le passé, il y eut quelques éphémères périodes qui alimentèrent ces espoirs. L’une d’elles, le Front populaire (14/7/1936 – 10/4/38) permit l’obtention d’avancées significatives sur le plan social. Par contre au plan international, sa politique de «non intervention» lors de la guerre civile espagnole, frappa au cœur les républicains et avantagea les phalangistes, soutenus activement par les nazis et les fascistes1.

Ce fut bien cette même Chambre de députés composée de 608-610 sièges, bien surchargée de «socialistes» de tout poil SFIO 149 sièges, Divers gauche 55 sièges, et Radicaux socialistes qui dominaient la scène avec leur 110 sièges au centre et qui:

  • approuva les accords de Munich, (30/9/1938)
  • trahit la Tchécoslovaquie (les Sudètes ont été envahis le 21/10/1938)
  • incita Hitler à se tourner contre l’URSS,
  • mit la SFIC (Le Parti communiste) hors la loi (26/9/1939)
  • déchu les députés communistes de leurs mandats (21/1/1940)
  • promulgua le décret-loi scélérat Sérol 12/4/1940)2,
  • prépara une opération militaire farfelue, d’un grand mouvement de pinces contre l’URSS depuis d’un côté la Syrie – où ils maintenaient une force de 400.000 hommes – en passant par le Caucase, et de l’autre côté la Finlande alliée de l’Allemagne en guerre contre l’URSS, où ils envoyèrent pour commencer un armement important3.
  • …..

Les socio-démocrates étaient plus intéressés à combattre l’URSS qu’à défendre leur pays. Ils finirent par donner – hormis 80 députés qui votèrent contre – les pleins pouvoirs à Philippe Pétain.

Le Parti communiste, les communistes et les brigadistes qui avait déjà pris les armes en Espagne les ont pris à nouveau contre le nazisme et ceux qui faisaient cause commune avec lui. Dorénavant les mots «nazi» et «collabo» étaient des opprobres ultimes.

Par la suite, les socio-démocrates n’ont pu résister ni à la tentation du colonialisme, ni à infliger la répression, les tortures et les exécutions aux résistants des pays colonisés. Le garde des Sceaux en poste du 1er février 1956 au 21 mai 1957, François Mitterrand, honoré de la distinction de la Francisque pétainiste4, est responsable d’avoir signé l’avis favorable («à contre cœur» bien entendu, d’après ses laudateurs) à l’exécution de 45 patriotes algériens.

À un moment de crise idéologique, après vingt ans d’égarement khrouchtchévien, d’abandon de principes et de défaillance de mémoire, le PCF a appelé au soutien de la candidature de François Mitterrand aux élections présidentielles de 1981. Après la «victoire», et une courte période de simulacres de «gains sociaux», petit à petit sont arrivées – alternance aidant – les pertes de souveraineté, d’indépendance économique et monétaire… En somme, la servitude au projet de l’UE, a graduellement fait reculer, sinon disparaître, les acquis du CNR et de l’éphémère Front populaire. Ce qui couplé à une politique étrangère de vassalisation à l’impérialisme occidental dominé par les états-Unis, a conduit les socio-démocrates et leurs soutiens à perpétrer des violations du droit international (même contre des pays historiquement amis et en dépit des intérêts nationaux): en Afrique, en Europe, au Moyen-Orient, en Nouvelle Calédonie…

À cela s’ajoutent tous les Yougoslaves, Libyens, Iraquiens, Ivoiriens, Maliens, Centrafricains, Syriens qu’ils ont, par leurs actes ou leur silence consentant contribué à tuer, blesser ou ruiner. Jamais, mais alors jamais, les socialistes ne sont, au vu de tous, tombés aussi bas. Si bas qu’ils sont allés jusqu’à faire cause commune avec ceux-là même dont ils se prétendaient l’antithèse ultime, jusqu’à recevoir à l’Élysée ces nazis avérés putschistes ukrainiens, partisans de Bandéra (Svoboda)! Ceux-là même qui durant la Seconde guerre ont perpétré les pires massacres, en nombre et en cruauté inimaginables5, contre les populations environnantes: polonaises, roms, soviétiques, catholiques, juives, communistes et fait la chasse aux partisans en URSS, Pologne, Yougoslavie et Autriche.

Aujourd’hui les accords que le gouvernement socialiste a signé dans le cadre de l’Union européenne, reconnaissent et justifient, en toute absurdité, le putsch d’une minorité de canailles manipulées par l’étranger, contre un gouvernement démocratiquement et légalement élu6. Bien que l’on puisse comprendre des ententes contrenature sous la pression de graves circonstances, il s’agit là d’actes de solidarité avec des nazis, de collaboration caractérisée, de l’espèce «la plus pure».

Cette promotion du nazisme, cette collaboration, est une injure impardonnable faite aux dizaines de millions de soviétiques morts pendant la dernière guerre. C’est une insulte impardonnable faite à ceux qui sont morts sous les drapeaux et en luttant dans la Résistance, tous ceux dont les noms sont inscrits sur les stèles commémoratives des villes et des villages partout dans le pays ainsi qu’à tous les étrangers d’Espagne, d’URSS, de Pologne, aux Arméniens, aux antifascistes Allemands et bien d’autres encore, qui se sont battus dans la résistance française, contre la peste brune et pour un monde meilleur.

Le Parti socialiste vient de se suicider moralement, bientôt ce sera aussi politiquement.

Dorénavant, le Parti socialiste ne se situe plus à «gauche» mais au-delà de l’extrême droite en attendant qu’il disparaisse.

Pour le Bureau de l’Association

Alexandre Moumbaris

président

1. Pendant ce temps, dans les rangs des Brigades internationales, le contingent français, organisé par le PCF, était le plus nombreux.

2. Albert Sérol (SFIO), garde des Sceaux dans le gouvernement Paul Reynaud, signe le 12 avril 1940 le décret-loi Sérol qui étend la condamnation à mort de tout français qui aura participé sciemment à une entreprise de démoralisation de l’armée ou de la nation. Ce décret visait déjà plus particulièrement les communistes, … dont nombre de députés avaient été condamnés à mort ou embastillés. Le 10 juillet 1940 (Journal officiel de la République Française) [http://fr.wikipedia.org/wiki/Albert_S%C3%A9rol]

3. Les Anglais fournissent une trentaine d’avions obsolètes; Mussolini 35 appareils modernes. La France fournira 145 avions, 500 canons de gros calibre, 5.000 mitrailleuses et 400.000 fusils. Cependant, une partie de cet équipement parvint après le cessez-le-feu.

Lorsque les puissances alliées réalisèrent que la Finlande pensait sérieusement à un traité de paix, elles lui firent une nouvelle proposition d’aide : 50.000 hommes seraient envoyés si la Finlande lançait un appel à l’aide avant le 12 mars. Comme évoqué plus haut, seuls 6.000 d’entre eux lui étaient réellement destinés. Le reste devait aller à la sécurisation des champs miniers de Suède

[http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_d%27Hiver]

4. Au printemps 1943, parrainé par deux membres de La Cagoule (Gabriel Jeantet, membre du cabinet du maréchal Pétain, et Simon Arbellot), il est décoré de l’ordre de la Francisque par le Maréchal Pétain: il est le récipiendaire no 2202, délégué du Service national des prisonniers de guerre. [http://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Mitterrand – Une Jeunesse française. François Mitterrand, 1934-1947, Pierre Péan]

5. http://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_de_Babi_Yar

6. En 2010, au second tour de l’élection présidentielle Viktor Ianoukovitch avait obtenu 49% des suffrages exprimés alors qu’Ioulia Timochenko obtenait 45% de ceux-ci.